lundi 31 août 2009

Silence

Tout est simple et naturel. Il n'y a pas de place pour des questions.
Et je ne veux pas savoir.
Ce qu'il ressent vraiment.
Comment il m'envisage.
Ce qu'il ressent pour elle.
Comment il voit l'avenir.
Si ses copains savent.
Jusqu'à quel point il pense être polygame.
Quel est l'ordre de ses priorités.
Ce qu'il aime chez moi.
Si je vais souffrir.
Tout ça, je le saurais bien assez tôt.
J'ai peur qu'un mot de trop empêche ce qui doit éclore de s'épanouir entièrement.
Ecrire tout ça, c'est déjà y penser.
Alors j'appuie vite sur publier. Et je m'en vais.

lundi 24 août 2009

Portrait : Claude

Pendant des mois je t'ai croisé sans jamais m'approcher.
Claude, Claude, Claude, Claude.
Un jour je t'ai attrapé par la main, caché dans l'ascenceur. Je t'ai embrassé. Ephémère sensualité.
Claude, j'ai oeuvré pour que nos corps puissent se trouver.
Ils se sont croisés, effleurés, caressés. Inhibés, ils ne se sont pas rencontrés.
Claude. Ont passé des mois et des années et ton charme ne s'est pas épuisé. La proximité de ton corps provoque une onde de choc que je ne peux entièrement absorber. Tu me fais vibrer.
Ton regard dans le mien est chargé du désir que j'y projette. Je tremble.

Mais Claude, tu ne dis rien. Tu ne dis rien. Tu ne dis rien.

vendredi 21 août 2009

Vis ma vie : une soirée avec Mademoiselle Sarah.

18h40 : Mademoiselle Sarah sort du travail et retrouve DameSolN, accompagnée de son mec de la semaine, à une terrasse de café. DameSolN lui paie une bière. Par cette chaleur ça fait du bien. Elle lui file aussi 20€. MS est contente parce qu'elle va pouvoir acheter à manger.

19h30 : MS fait ses courses à ED. Parce que ça coûte pas cher.

20h00 : MS rentre chez elle tant bien que mal en pestant contre ces saloperies de touristes et mange une salade dégueux.

20h30 : MS est fatiguée et décide de faire une petite sieste avant de sortir.

21h00 : Finalement, MS s'adonne à son plaisir solitaire quotidien sur fond d'agression sexuelle en réunion avec actes de barbaries par personnes ayant autorité.

21h30 : Le réveil sonne. MS s'apprête à sortir. Elle a la flemme de se changer malgré l'odeur nauséabonde qui se dégage de sa robe. Elle met du déo.

22h20 : MS est toujours à l'heure aux rencards mais ce n'est pas le cas du reste du monde. MS patiente...

22h35 : Un gars tout sympa se ramène. (Héhé, tu te demandes bien d'où il sort celui-là... ben c'est secret).

23h15 : MS aimerait bien embrasser UGTS mais attend le bon moment.

00h30 : MS est bourrée et fait pipi derrière une voiture tout en discutant avec UGTS.

00h40 : MS, n'ayant pas trouvé le moment adéquat déclare : "J'peux t'rouler une pelle ?"

00h41 : MS embrasse UGTS qui semble partager son enthousiasme.

01h30 : MS décide que vraiment c'est pas possible, il faut escalader ce pont pour voir ce qu'il y a dedans. UGTS et son ami pensent que ce n'est pas une très bonne idée.

01h32 : MS se pête la gueule.

01h35 : MS se pête la gueule.

01h36 : MS se pête la gueule et se fait mal. A la main et à l'ego.

02h15 : MS raconte à UGTS et son pote le film porno d'Erika Lust qu'elle a vu hier. Elle se demande si c'est pas un peu déplacé.

03h00 : MS attend le bus de nuit.

03h02 : MS a un peu la tête qui tourne.

03h20 : MS monte dans le bus de nuit. Ses organes internes commencent à tourner à leur tour.

03h30 : Vraiment, la maison de MS c'est encore loin et elle ne jurerait pas qu'un accident de type contenu de l'estomac de MS sur chaussure du voisin de gauche de MS ne puisse pas se produire.

03h40 : MS descend du bus un peu paniquée afin d'éviter un incident fâcheux.

03h43 : MS marche jusqu'au premier spot un peu scrède pour vomir.

03h47 : MS se sent mieux mais pense aux kilomètres qu'elle va devoir marcher pour rentrer avec résignation.

03h53 : Un certain Luis, du trottoir d'en face, demande à MS comment elle va, ce à quoi elle répond "A ton avis ? Je vais comment là ???!!"

04h05 : MS arrache ses fringues et se jette dans son pieu mais trouve que ça tourne encore un peu.

08h30 : MS se lève avec une face de papier mâché et les yeux en trous de pine, le marteau piqueur d'EDF en bande-son. Oublie de mettre de l'eau dans la machine à café, se lave tant bien que mal.

09h20 : Merde... Les numéros affichés sur la Free Box prennent sens tout à coup. MS commence à 9h30.

09h55 : MS arrive en réunion en s'excusant.

10h10 : MS est surprise de trouver quelque chose de pertinent à répondre à la question "Qu'est-ce que tu en penses ?"

10h40 : Aïe. MS a un méga bleu sur la main.

mardi 18 août 2009

Portrait : Une journée imaginaire de Pierre

Pierre se réveille de mauvaise humeur. Il allume la radio, écoute les infos. Au lit dans son pyjama rayé, il caresse son chat.
La lumière perce à travers les rideaux et laisse deviner une journée ensoleillée.
Pierre pense à ce qu'il pourrait faire, à ce qu'il devrait faire, à ce qu'il ne va pas faire.
Pierre reste allongé. Il écoute la radio. Il caresse son chat. Il ferme les yeux.

Il chasse les pensées qui traversent sa tête une à une : cette fille l'autre jour. Ses yeux, ses fesses, son rire... Son père. Sa thèse.
Il se lève.

Pierre se prépare un café et fume une cigarette.
Il pense à ce qu'il devrait faire. A ce qu'il ne va pas faire. A ce qu'il pourrait faire.
Pierre est de mauvais humeur. Il en veut à la fille. Il en veut à son père. Il en veut à sa mère. Il s'en veut à lui-même.
Il a hâte que cette journée se transforme en soirée. Il a hâte que ses pensées se transforment en gaité.
Faire passer cette journée.
Faire semblant de travailler.
Caresser le chat. Penser à la fille. Autre chose, autre chose.

Devant l'ordinateur, Pierre pense qu'il devrait écrire pour sa thèse.
Il se promène sur internet. Laisse des messages à ses amis : "Qu'est-ce que tu fais ce soir ?"
Il s'énerve contre Laurent. Il s'énerve contre Paul. Il en veut à son père. Il en veut à sa mère.
"Qu'est-ce que tu fais ce soir ?" "Qu'est-ce que tu fais ce soir ?"
Et sa mauvais humeur se transforme en expectative.
Onglets : Firefox - Firefox - Firefox - Word
Fermer.
Prendre une douche. S'habiller. Sortir. Claquer la porte.
Dehors.

Pierre se promène, il se dirige vers le parc et repère sur le chemin des endroits à photographier.
Ce terrain vague qui est là depuis des mois.
Il se promène comme si son esprit était léger. Il fait semblant de ne pas être préoccupé.
Étudiant en thèse. C'est la belle vie. Du temps pour soi. Du temps pour quoi ?
Comme si ces années de travail ne pesaient pas sur lui. Ces centaines de pages qu'il n'a pas écrites sont entassées en boule dans un coin de son cerveau. Il n'y pense pas. Il n'y pense pas.
Il n'y pense pas. Il pense à la fille. Il pense à ce soir.
Il sourit.

La possibilité de l'échec ?
Boire une bière.
La possibilité de l'échec ?
Sourire à la fille.
La possibilité de l'échec.
Sortir. Sortir. Sortir.
Echouer ?

mardi 11 août 2009

L'été à Paris ? C'est cooooool.

Paraît que l'été à Paris c'est mort. Je ne suis pas d'accord avec cette théorie. L'été en général, est mort, parce que les potes sont en vacances. C'était comme ça en 1994 dans mon bled de banlieue, pourquoi ce serait différent à Paris en 2009 ?

Paris n'est pas morte. C'est le réseau social qui est disséminé. En ce qui me concerne, j'ai la chance de compter sur une randomisation raisonnable des vacances de mon réseau social et donc, si je voulais... Je verrais du monde.

Mais je m'en fous un peu. Je fais l'ermite dans mon 18m2. "T'as un petit appart ? C'est pas grave, comme ça tu sortiras tout le temps !" GNIA HA HA C'est mal me connaître !
Je partage mon temps entre le boulot et la no-life : séries télé, jeux vidéos, lecture de blogs et de BD et... retour sur A.U.M.

Après avoir fini de regarder la dernière saison de Six Feet Under, re-re-re-regardé tous les épisodes de The Big Bang Theory (merci Navo), je débute Carnivale (merci E.). Et ceci rempli ma vie et fait de moi une presque trentenaire célibataire totalement épanouie.

Pas de relation sociale, pas d'argent (je suis actuellement la version de Melle Sarah la plus pauvre qui aie jamais existé), pas de sexe. Enfin, je dois préciser que la semaine dernière, un type m'a pénétrée mais c'était un pur manque de vigilance de ma part. Et donc... Pas d'emmerdes !

Il a suffit que je ne rappelle pas l'Acteur pour qu'il disparaisse de ma vie. J'en prends bonne note. Le charmant T. avec qui j'ai récemment "renoué" est parti en vacances. En dehors de l'épisode "la cocaïne a fait tomber ton pénis dans mon vagin", c'est le calme plat. Tout va bien.

Si les piliers d'une vie épanouie sont la famille, le travail, les amis et l'amour... Alors, je repose totalement sur la terre ferme et ceci m'assure une stabilité inégalable. Et ça. C'est une excellente nouvelle !

Je me tiens donc bien à distance de quelque pénis que ce soit, surtout s'il est attaché à un cerveau qui pourrait vriller le mien. Et donc, je trouve que l'été à Paris est la meilleure période de l'année.

Mademoiselle Sarah is penis-free.

dimanche 9 août 2009

Portrait : Pierre

Pierre fait son petit numéro. C'est un rebelle ? C'est quelqu'un d'important. C'est un intellectuel ? C'est un professeur. C'est un étudiant.
Pierre est triste au fond de lui. Il contemple la grande faille au milieu de son être et comme il a trop peur, il la rempli avec de l'alcool.
Pierre est très triste. Il regarde la tristesse au fond de lui et il la rempli avec de l'alcool.
Il fait la fête. Le matin, le soir. Il s'amuse.
Il passe le temps.
Il étouffe l'angoisse.
Il comble le vide avec des amis.
Il entreprend de démontrer qu'il est le dernier des cons.
Pierre se prend pour un homme sans qualité.
Il entreprend d'échouer.
Pierre se prend pour un raté.
Pierre est quelqu'un mais il ne veut pas le savoir.

mardi 4 août 2009

Déménagement : Acte 2

Ce week-end, première crise d'angoisse dans ma nouvelle maison. Il fallait bien la baptiser. C'est fait.

J'ai la haine contre la terre entière. Contre les hommes de ma vie, contre mes amis, contre mon père... Je me sens seule et abandonnée et personne ne m'aime. Tout ça.

C'est risible hein ? Moi parfois quand je me vois comme ça, avec de la distance, je me trouve carrément pathétique. Ce serait pas moi, je me montrerais du doigt en riant. En fait c'est pas vrai, y'a qu'avec moi-même que je peux être aussi dure.

Ce soir-là, je me rends compte que je pourrais m'ouvrir les veines et crever tranquillement sans que personne ne s'en aperçoive... Mélodramatique, moi ? Oui toujours.

Un Xanax et une nuit de sommeil plus loin, j'ai pris la décision de vivre ma vie. Et de ne plus attendre mon équilibre des autres. Ca devrait tenir au moins quelques jours... le temps qu'un mec me rappelle, ou que j'en rencontre un autre. Et c'est reparti.

Leçon de la lose

The more things change, the more they stay the same.