mardi 29 mars 2011

IZY

Je pète la forme les gars, je vous raconte pas. Le soleil brille, ma carrière professionnelle est au top niveau. Ma vie est fun fun fun. 
Y'a juste un truc qui me chiffonne, c'est qu'on me parle de lui. Ouais... lui... Mais je gère. 
Je vais chez Dame SolN et au détour d'une conversation "et alors on était dans ce bar et arrive NLALALALALALA !!! Les mains plaquées sur les oreilles, j'entends rien. Sans déconner, on parlait de quoi déjà ? Ah oui, boulot, on parlait BOULOT. 
Donc ça va en fait, je gère. Peinard. Sans déconner. Haha. 
Il y a bien de temps en temps, quand je suis toute seule, où je pense à lui... Vite fait quoi. Un flash. Et dans ma tête je hurle TRES FORT de toutes mes forces : "DEGAGE !" et si ça suffit pas "Casse-toi ! T'as pas compris ? Tu n'existes PAS !!" Je cries très fort, à me faire mal à la gorge, mais dans ma tête donc ça va. Faut voir, je me mets dans des états parfois... hystérique la fille. Mais ça marche bien ! LOL Ça prend quelques minutes par jour, pas plus. Et comme c'est dans ma tête, personne n'y prête attention, j'ai l'air normal. LALALALALA ! J'entends rien. Mains imaginaires, sur les oreilles imaginaires. Et hop le tour est joué. 
Easy. Les doigts dans le nez les gars. Sans déconner. 

mardi 22 mars 2011

Cindy et l'horrible vérité, ou le portrait de Kevin

Cindy était bien emmerdée. Pour tout dire elle avait du mal à en croire ses yeux et ses oreilles. D'abord Kevin l'avait fantasmée si fort et elle avait pensé que ce serait le principal obstacle à une relation authentique entre eux deux. Et puis les signes s'étaient accumulés. Elle n'y avait d'abord pas accordé d'attention, si affairée qu'elle était à anticiper les possibles évolutions de leur relation naissante. Cindy était portée au romantisme et préjugeait toujours du meilleur chez ses semblables. Et c'est bien ce qui la conduisait régulièrement à s'engager dans de mauvais pas, aveugle qu'elle pouvait être à ses propres ressentis. 
Mais cette fois, elle ne pouvait plus fermer les yeux devant l'horrible vérité. Kevin n'était pas un vrai humain de chair, d'os et de sentiments, mais bien un robot. 
Oui c'est vrai, dès le début Cindy avait tiqué devant la propension de Kevin à l'utiliser comme un objet sexuel dénué de désir propre... Mais Cindy avait cette fameuse tendance à préjuger du meilleur. Elle avait donc décidé d'essayer d'en tirer le meilleur parti. Force fut de constater que ses efforts étaient vains. 
Plus tard elle constata avec un dépit qu'elle ne pouvait plus réprimer, malgré ses efforts énergiques, que ce que Kevin considérait comme la meilleure preuve de ses efforts pour nouer une relation romantique était une invitation au restaurant. Non pas des mots, non pas le partage de ses sentiments ou de ses émotions au sujet d'une situation, d'un évènement, d'un souvenir, n'importe laquelle de ces choses dont les êtres humains héritent en partage. Non, rien de tout cela, mais une invitation au restaurant, une proposition de dormir ensemble, une tape sur l'épaule en signe de réconfort. Ces choses étaient, pour Kevin, le meilleur qu'il avait à offrir. 
Cindy était donc progressivement amenée à se rendre à l'évidence : rien de ce qui pour elle constituait le coeur d'une relation authentique, l'expérience de l'émotion et son partage, n'était constitutif du lien qu'il l'attachait à Kevin. A ses questions, Kevin répondait de manière courte et elliptique, usant à l'occasion d'une certaine condescendance. Et il prétendait faire tous les efforts dont il était capable. En réalité, il faisait semblant. 
Quand finalement, Cindy en butte aux affres de la douleur, de l'humiliation et de la maladie, s'ouvrit incidemment de ses tourments à Kevin, et que celui-ci ne lui offrit que le visage de l'indifférence, Cindy se convainquit de lui faire un appel du pied. Elle lui demanda donc explicitement un témoignage de sa sympathie, comme une dernière tentative, une dernière chance pour Kevin, de faire preuve de son appartenance à la race des hommes. Malheureusement, et comme on s'y attendait, celui-ci ne fit que se conformer à l'image que Cindy avait finit par se forger de lui. Il lui déclara froidement sa sympathie et l'invita au restaurant, tout cela de sa petite voix de robot, où l'on ne percevait, même en tendant l'oreille jusqu'à l'élongation, aucune trace de l'émotion la plus ténue. 
C'est à ce moment que Cindy vit que la situation était définitivement irrécupérable et se résigna à accepter que Kevin était bien tel qu'il le semblait, un robot. Et parce qu'elle était animée de sentiments, elle ne répondit rien mais pensa très fort seulement, qu'il serait bon qu'il aille bien se faire enculer. 

vendredi 18 mars 2011

Petit amant

J'aimerais renoncer plus facilement mais c'est difficile. De laisser tomber quelque chose, en échange de rien. 
Abandonner l'idée de le connaitre. C'est comme si on me prenait quelque chose. Renoncer. Passer à coté de tout ce que j'aurais pu faire avec lui, grâce à lui. Et d'hypothétiques choses très touchantes à ajouter à mon album de jolis garçons. 
Peut-être aussi qu'il m'intéresse plus qu'un autre. Parce qu'il défie mon entendement. Étrangement, ses cotés agaçants, son mépris affiché qui semble presque lui échapper sont une invitation à aller plus loin. A croire que quelque chose est caché. Cette apparente indifférence, contrastant avec de fulgurants moments d'attention. Une ambiguïté qui se prolonge... Il est là. Puis plus. 
Et moi aussi. Je titube entre découragement et espoir insensé. Ainsi nous répondons-nous. Alternativement. 
Parce que probablement nous savons tous les deux qu'il n'y a pas réellement de raison d'y croire. Mais parce que tous deux nous avons des rêves, nous avons chacun nos raisons d'essayer malgré tout. 
On ne sait jamais. 

mardi 8 mars 2011

La journée de Cindy

Quand Kevin rencontra Cindy, il vit en elle l'incarnation de LA FEMME. A la minute où il la vit, il sut que c'était elle. L'image dont il avait rêvé s'incarna en Cindy telle une poupée s'animant par magie. Il n'en croyait pas ses yeux. Il devait posséder cette poupée.

Il le dit à Cindy et comme il avait les yeux si bleus, elle reçu ses mots comme des flèches, distillant sous sa peau le poison du désir. Cindy désira être dans les yeux bleus de Kevin et, tel un pantin, se mit à se mouvoir à la cadence des fils imaginaires par lesquels Kevin l'avait hameçonnée. 

Elle ouvrit les lèvres pour faire O et accueillir sa bite. Elle obéit au doigt qui écartait ses lèvres et à l'oeil qui regardait son sexe. Dansant naturellement au rythme du corps de Kevin, elle se fondit dans son regard. Elle devint la poupée. L'incarnation de LA FEMME. Parce qu'il lui criait si fort que c'était ELLE. 

Allongée, ses yeux se fermaient et Cindy vocalisait son plaisir d’être au bout de Kevin, face à ses yeux bleus. Elle ne parlait plus, de peur qu'il devînt évident qu'elle possédait une âme. 
Néanmoins, debout et les yeux ouverts, Cindy se demandait parfois ce qu'elle pouvait bien foutre là.