vendredi 29 octobre 2010

Le choc des images.

Il y a des rencontres qui créent des chocs. C'est le choc de la joie dont je parle. La jubilation de cette rencontre qui se fait dans l'euphorie de se découvrir semblable à un autre. La joie de trouver un compagnon de jeu. La joie de discuter sans fin. Et faire l'amour, bien, mal, avec des ratés mais dans la transcendance, portés par l'euphorie de s’être trouvés. 
Cette joie-là te marque. C'est toute la potentialité d'une relation qui s'y trouve qui te fait retrouver cette euphorie quand tu y repenses. Malgré les échecs, les incompréhensions, les batailles qui ont pu suivre. Et la déception immense.
Peut-être un jour toi aussi tu retomberas sur cette photo, sombre, prise à bout de bras, un peu floue, et tu verras ces sourires lumineux dans la pénombre. Et tu repenseras à la joie que ça été de se rencontrer.
Les larmes que ça provoque, c'est le gouffre de la déception, la douleur de t'avoir perdu.

jeudi 14 octobre 2010

Séance (ou LSD ?)

Images kaléïdoscopiques aux couleurs saturées. Shoot d'adrénaline quand du fond de ma mémoire d'enfant surgit le Grand Imbécile qui danse le singe fou. Fou rire.
Morceaux de rêves d'une poupée noire à tête de tricératops. Comme détacher un morceau de chocolat. Comme une lettre à la poste. Avoir peur de maman.
Surgissement d'émotions refoulées et où l'on rejoue la scène du pénis mis à la porte en concluant sur un sanglot. Crier pour que vienne un Prince Charmant.
Et tout ça en disant Je.

jeudi 7 octobre 2010

Toi tu marches, et l'autre crève.

T'es là peinard, la rupture est arrivée comme ça, toute seule. C'est une évidence et tu traces ta route, respires à pleins poumons et cueilles des fleurs des champs. Et l'autre, celui par lequel tu as été relié un temps comme par un système nerveux commun, il est là, à pisser le sang 100 mètres derrière, au bord du chemin. Et toi tu n'as pas mal. Les muscles de ton corps te portent un pas après l'autre, tu prends plaisir à sentir ton corps se mouvoir dans l'espace et le vent dans tes cheveux. Tu ne sais pas où tu vas mais le chemin est dégagé et ton pas alerte.
Et parfois tu l'entends hurler.
Tu te figes, l'effroi glace ton regard. Quelque part, les morceaux de nerfs qui étaient reliés à l'autre se réveillent et picotent comme un membre fantôme. Un instant, la douleur s'insinue en toi et tu crois perdre ton sang toi aussi. Tu voudrais revenir, comme avant, partager ton sang et tes larmes pour clopiner à nouveau à deux en attendant que les blessures sèchent. Mais les connections n'existent plus. Même si tu voulais, il n'y a plus de transfusion possible. Tu ne sais pas pourquoi ton morceau à toi de cordon ombilical est tombé tout seul en se cicatrisant tandis que le sien pisse le sang et le laisse exangue et souffrant.
Mais c'est arrivé.
Toi tu te souviens bien de ce que ça fait. Cette douleur tu l'as partagée. Là tu ne peux rien y faire.
Tu regardes donc cet autre, que tu as aimé passionnément, par tous les pores de ta peau, quitte à haïr parfois, te crier à la gueule sa douleur et tu te retournes. Tu reprends ta route. Le pas un peu plus lourd, le visage un peu baissé. Jusqu'au prochain croisement. Ou jusqu'au prochain râle.

A une époque t'as compris que va-t-en voulait dire reste là, que je te hais voulais dire je t'aime, qu'il fallait rester là, vivante et indestructible, répondre inlassablement, lui prouver que tu existais. Mais c'était trop tard. Déjà tu ne voulais plus. Tu t'étais déjà usée à essayer d'esquiver les attaques et te blinder en lançant parfois l'offensive. Quand tu as réalisé que ta stratégie était contre-productive, tu n'avais déjà plus les ressources pour continuer le combat. Tu as déposé les armes et tu es partie.

Tu marches tranquillement, tu respires à plein poumons, tu cueilles des fleurs sur le chemin et de temps en temps, tu parles à ton membre fantôme.

samedi 2 octobre 2010

Retour de lose : l'adolescence de la drague


Dans la drague je suis excellemment maladroite, on l'aura noté.

Je parle de drague mais je n'ai pas vraiment de but fixé dans ce domaine en ce moment. En effet, ma relation avec UGTS est décédée et le deuil est en marche. Or, je ne sais pas s'il existe une courbe du deuil de l'amour mais j'en suis présentement à une phase que je peux identifier pour l'avoir déjà vécue : les garçons sont tous sans intérêt, tous moins bien que LUI. Loin de moi donc, l'envie d'aller batifoler dans des draps inconnus en éparpillant des petites culottes aux quatre coins de Paris. 

Le contexte étant précisé, il m'arrive malgré tout de côtoyer des garçons exerçant un attrait de qualité variable sur ma personne et susceptibles de réactiver ma failitude légendaire en matière de drague. Ceci donnant lieu à des scènes plus ou moins cocasses et/ou pathétiques dont je me morfonds souvent encore des mois plus tard.
Et force est de constater que dans ce domaine, je ne progresse pas d'un poil.

Il y a quelques mois, j'ai eu dans ce domaine, la chance de me ridiculiser en public au milieu de la fête d'anniversaire d'Eve Rock'n Roll la bien nommée.
Après avoir été brillamment maquillée par Nahimage et chauffée à blanc par les regards plein d'étoiles de La Peste et Melle Jones, moulée dans ma plus jolie robe spéciale mate-mon-cul-et-mes-hanches-de-reproductrice-médaille-d'or, une bière à la main, j'ai commencé à observer alentour les visages avenants des invités du sexe opposé, en quête de... je ne sais quoi... mais sur un fond de lubricité probablement.
D'un regard circulaire, mes congénères susnommées et moi décidons de décerner la médaille de la sexytude à un homme à dreadlocks assis nonchalamment sur un fauteuil Emmanuelle, le regard sombre, le torse viril, le bras musclé... Cette éprouvante délibération effectuée, nous nous laissons aller au bitchage intensif en petit comité sur le balcon. Quelques temps plus tard... alors que je rentre dans le salon ouvrir ma 37ème bière, l'homme viril en question s'approche de moi et m'aborde sous un prétexte quelconque et les regards des trois grognasses juste derrière lui, derrière la vitre se tournent presque instantanément vers moi, rapidement suivis de signes d'encouragement et de liesse qui me font perdre le peu de self-contrôle qu'il me restait.
Mon narcissisme est à ce moment tellement boursouflé que j'en oublie que la partie n'est pas gagnée et que l'essai demande à être transformé. Aussi, quand l'homme viril, engageant la conversation, me demande quelles sont mes passions, sous la pression, la première idée qui me vient est... le porno.
Ouais. 
Son visage se fige. Je commence à paniquer. Et plutôt que de dévier la conversation sur un terrain plus avantageux (ou au moins plus neutre), je décide d'enfoncer le clou en lui décrivant par le menu tout ce qui m'intéresse là-dedans, en m'étendant largement sur la poésie des pratiques SM (tant qu'à faire). Son visage se décompose à mesure que j'avance dans mon exposé et quand j'arrive à court de mots, lui exprime subitement l'envie irrépressible d'aller faire un autre truc, là-bas, loin.
Sur le balcon, les questions pressentes des blogo-pouffiasses de service se transforment rapidement en hilarité et soupirs consternés.

Quelle est la leçon à tirer de cette histoire (et des milliers d'autres semblables que je pourrais relater avec la même virtuosité) ?

Je suis un jeune adolescent boutonneux en pleine montée d'hormone.
Je ne vois pas d'autre explication. Dès que le moindre désir de rapprochement avec le sexe opposé émerge dans mon cerveau ravagé par la puberté, des phrases pleines de bite/baiser/sodomie/éjac faciale sortent de ma bouche sans le moindre contrôle, au grand désarroi de mes interlocuteurs. Et à ma grande honte. 

C'est un genre de syndrome de la Tourette peut-être... Il n'est pas nécessaire, loin de là, que j'ai effectivement envie d'avoir des relations sexuelles avec un garçon pour que je me vautre dans la drague. Le moindre début d'idée d'un truc qui, une chose en entraînant une autre, pourrait aboutir à un rapprochement physique me pousse à le verbaliser, de préférence de manière très directe et vulgaire, comme une sorte de conjuration obscure, fermant la porte à toute possibilité d'ouverture en termes de séduction ou tout simplement de relation humaine. 
Comme hier soir, lorsque rentrant chez moi passablement ivre, j'ai trouvé pertinent d'envoyer un DM à base de proposition explicite à un de mes contacts qui avait éveillé ma curiosité par le passé. Cette expérience me conduisant à observer que l'équivalent "virtuel" à regard-consterné+prétexte-fallacieux-pour-aller-faire-autre-chose-loin était : l'absence de réponse. 

A quelque chose malheur est bon.