lundi 26 avril 2010

Téléscopage.

Si on avait 16 ans, tu serais le mec le plus cool de la terre
Et si on avait 16 ans, j'aurais écrit ton nom un million de fois
Je t'observerais dans la cour du lycée, je surveillerais tes amis, j'écouterais ta légende.

Il y aurait cette fille avec qui tu serais sorti un moment. Il paraît. Je la trouverais conne avec mes copines et dans le dedans de moi-même, je me dirais sûrement, qu'elle est plus belle que moi.
Si on avait 16 ans, je serais toute émerveillée que tu m'aies même parlé
Et si on avait 16 ans, de ce moment, je penserais à toi jour et nuit.

On deviendrait amis, je te laisserais me faire essayer les champis, et à 16 ans, probablement que dans les couleurs psychédéliques, tu m'apparaitrais comme un dieu vivant.

Si on avait 16 ans, je rêverais de toi pour ma première fois. Tu l'aurais déjà fait, je me sentirais prête.
Et si on avait 16 ans, je crèverais d'envie de le crier à la terre entière. Que je t'aime, et que tu m'aimes aussi

Si on avait 16 ans, je te ferais des serments qui n'engageraient que toi et ma mère rirait de moi

Je tiendrais mal l'alcool et je me rendrais ridicule. Je te blesserais peut-être, sans faire attention, par inadvertance. A 16 ans, on est parfois inconséquent.

Si on avait 16 ans, probablement tu finirais par me quitter et j'aurais pas les couilles de te retenir. Et ce serait l'été. Alors je m'enfermerais dans ma chambre pour deux mois. Je garderais les photos de toi. Les volets fermés, je me trouverais la dernière des connasses et que j'ai un mauvais fond et que je ferai jamais rien de bien parce que je suis mauvaise à l'intérieur. Pour ça, je couperais mes bras avec des lames
Et je pleurerais tellement

Parfois, je croiserais tes copains et ils auraient toujours l'air de dire que toi, ouais, ça va, ouais. Et alors je t'en voudrais.
Et à la rentrée, j'aurais 17 ans, et pour rien au monde je ne voudrais remettre ça.

samedi 24 avril 2010

Assise au coin de ce bar que je connais par coeur,

je me prends à glisser dans mes chaussures des mois passés... souvenirs

Je ne peux pas dire que je n'aimerais pas jouer un autre rôle. Mais je ne peux pas dire que je fasses non plus beaucoup pour ça. Et comme je donne beaucoup dans ce jeu de la fille salace et accessible, on ne me rend pas énormément, même juste en termes d'orgasme.
C'est vrai que je me piège à mon propre jeu. Comme je mets toutes mes forces à avoir l'air intouchable, certains ne se gênent pas pour frapper fort. Mais je ne rendrai rien. Les bleus je les garde pour moi. Cachés soigneusement sous mes culottes à volants et mes collants colorés.
Et j'apprends à ne m'en prendre qu'à moi-même.
Mais quoi qu'il arrive, je me prendrai encore à cette illusion, qu'au moins au bord de l'orgasme fulgurant, quand cet homme-là est sur le point de perdre sa raison, abîmé entre mes cuisses ; à ce moment, là, il n'y a que moi.
Je suis le bord de son monde et je suis seule. Et de nombreux lendemains me feront déchanter. Mais probablement, je recommencerai.

vendredi 23 avril 2010

Chirurgie

Quand on va pas bien, vraiment pas bien, c'est comme si nos entrailles étaient exposées à l'air libre. La peau qui nous entoure ne fait plus fonction de séparation entre le monde et nous, et d'organisation de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur. Tout est mélangé. Et tout est exacerbé. Ce qui se passe en moi, je peux le triturer et je peux te le montrer.
Et quand tu me lis, tu vois les tripes, le sang et la sueur. Et éventuellement, ça te touche, parce que c'est brut et donc c'est violent.
J'avais déchiré ma peau pour vivre autre chose. J'ai perdu du sang, j'ai fouillé à l'intérieur, j'ai absorbé des choses, bonnes et mauvaises. Finalement, ça s'est modifié à l'intérieur et maintenant la peau se referme.
Je suis plus étanche. Y'a moins de choses qui rentrent, y'a moins de choses qui sortent. Et je me demande, du coup, si j'aurais encore longtemps des choses à raconter ici.

jeudi 22 avril 2010

Djayson et Brenda : Les projets de Djayson

Brenda observait Djayson en pleine conversation avec son ami Dylan depuis quelques minutes. Celui-ci s'enquerrait de ses projets à moyen et long terme. Et tandis que Djayson s'abîmait dans les détails techniques de ses projets professionnels (graphiques et statistiques à l'appui), Brenda se recroquevillait lentement et sans ostentation à l'extrémité du canapé.
Djayson, enthousiaste, comme à son habitude, s'animait et décrivait à Dylan, captivé, comment ses projets l'amèneraient à voyager, peut-être à déménager loin, comment ils lui prendraient énormément de temps et comment ces projets étaient prioritaires sur tout autre aspect de sa vie actuelle. L'entourage de Djayson admirait  en règle générale, l'énergie et le dynamisme qu'il déployait à la réalisation des objectifs qu'il se fixait.
Brenda, le nez plongé dans son verre de vin, regardait le visage de Djayson s'éclairer à l'évocation de ses rêves et de toutes ces choses qui lui tenaient tant à coeur et sentait le sien se figer au même rythme.
Et comme son silence, s'étant inhabituellement prolongé, incita Dylan à lui poser la question à son tour, Brenda répondit qu'elle songeait à fonder une famille.
Chacun ses rêves...
Brenda posa son verre et s'excusa, elle était fatiguée.

mercredi 21 avril 2010

L'appel du confort

Ça fait un moment que je lutte. Que j'ai lâché mes fondations pour trouver autre chose.
Plus de travail, plus d'appartement confortable, plus de relation amoureuse stable, plus de belle-mère et de dimanches en famille... C'était salutaire. C'était important. J'ai fait de longs détours pour arriver où je suis maintenant. Dans un petit studio, sans machine à laver, sans vrai lit, sans canapé et sans télé.
Avec des boulots à temps partiel, et durée déterminée, sans perspective d'évolution, sans projet passionnant à investir.
Avec un petit salaire. Sans nouvelles fringues, sans bons restaus, sans investissement électro-ménager.
Avec une relation instable. Sans projection, sans appartement à deux, sans projet de reproduction.
C'était important. De quitter le confort et les sentiers battus, pour explorer d'autres désirs. Mais après avoir quitté la sécurité, je me rends compte que tout n'est pas possible. Que mes chaînes sont aussi intérieures et que je ne serais jamais totalement libre, même si l'étau s'est desserré.
Et je me dis toujours :
Que si j'avais au moins un four, oui je ferais la cuisine
Que si j'avais un portable, je travaillerais mieux
Que si j'avais plus d'argent, je m'inscrirais à un club de sport
Que si j'avais une cour pour ranger mon vélo, je m'en servirais plus
Que si j'avais des projets avec UGTS je serais plus heureuse
Que si j'avais de l'argent, j'irais plus souvent au musée
Mais je me le dis moins qu'avant. Parce que je sais. Je suis comme ça. Sans le décorum, je vois mieux qui je suis et c'est plus difficile de blâmer la conjoncture, le voisin du dessus, ma mère...
Et maintenant, il m'arrive encore de vouloir le confort. Et ça m'effraie un peu. Le confort, j'espère que je l'aurai bientôt. Mais j'espère surtout qu'il ne m'aveuglera pas.

jeudi 15 avril 2010

Aile à l'Aise et Des couleurs.

Ce que je vois produit des choses dans mon corps.
èlèsedé
Je peux faire l'amour avec les couleurs.

Il y a des choses normales. Et d'autres non.                    LSD
Mais qu'est-ce que c'est ? EUPHORIE ! C'est scientifique.


La salle de bain est inhabituellement accueillante. LLLLLLLLLL. J'aime beaucoup les ondulations du tapis. Elle Aise Des. C'est épuisant toutes ces choses drôles à voir.

Mais c'est vrai qu'elles existent, toutes ces choses que tu vois.


Etant donné l'état du monde par ailleurs, c'est extrêmement surprenant que j'arrive à rouler une cigarette.
SSSSSSSSSSS.

Ride the snaaaaake. He's oooooold, and his skin is cooooold.


Je peux aussi faire l'amour avec le mur. Car tous les pores de ma peau sont des vagins. C'est très pratique.
DDDDDDDDDDD. Mes pensées glissent en spirale et je vois l'envers de l'expérience.
Elle èz Dé
Et comme je peux goûter les couleurs, mes pensées sont des images. La musique crée sur la surface interne de mes yeux fermés des scènes de Walt Disney. Beethoven fait danser les petits poneys violets qui se mettent à cracher des plumes en glissant sur des arc-en-ciel roses. C'est du meilleur goût.


Et pour m'endormir, je vais devoir mater le bébé qui dort avec une tronçonneuse. Mais pendant 12h, ça valait le coup. 

dimanche 4 avril 2010

Souvenir à l'approche de la mort

Novembre 2008

Je te hais. Je me hais. Tu me fais mal, je me fais mal. Pour me punir : je me fais du mal. Parce que je le mérite ? Pourquoi ? Je me salis. Princesse Sarah brade son cul dans une grande orgie sacrificielle, elle expie son crime imaginaire. Elle rêve à la reconnaissance suprême, la plénitude de l'amour, sa béatification qui n'arrivera pas. Plus elle lave le sol et moins son esprit est saint. Princesse Sarah à quatre pattes force l'admiration mais elle n'est pas une princesse. La princesse n'est pas à quatre pattes. Elle ne force pas l'admiration mais le respect.

Princesse est pleine de haine. Je suis pleine de haine ? De l'autre ou de moi ?
Je me vois mélodramatiquement découverte dans un bain de sang. Comme c'est romantiquement douloureux !

Je me salis. Il me salis. Je me salis.

Je le hais, je me hais.

C'est une très vivante douleur. Non pas l'anéantissement, l'appel du vide. C'est l'envahissement par une douleur érotique. Il me baise, il me fait mal. Je le baise pour qu'il puisse me faire mal ? Je cherche le réconfort auprès de ceux qui ne veulent pas m'aimer.

Pourquoi les garçons sont méchants avec moi ? Pourquoi est-ce que je ne m'aime pas ?
Pourquoi est-ce que je ne m'aime pas ?


Fuck, fuck, fuck.

Puis-je être agressive avec quelqu'un d'autre que moi-même ?
Arrête, arrête de te blesser. C'est ce que je me dis quand j'y arrive.