mardi 27 juillet 2010

On dirait qu'ils n'ont peur que de leur ombre

Il y a des gens qui se laissent tomber. Comme s'ils n'allaient jamais atterrir. Comme si l'impact était pour dans si longtemps que ça n'avait pas d'importance. Parce que dans l'intervalle ils auraient pris tellement de drogues, tellement d'alcool, tellement de coups durs de la vie en pleine figure que plus rien ne comptera.
Ces gens-là me font peur. Je les regarde de loin car je ne sais pas leur parler.
Peut-être que toi tu mets la limite de tes conneries à une gueule de bois le week-end. Peut-être que ta limite c'est d'être capable d'aller bosser le matin. Ou de ne jamais être à découvert, ou de toujours payer ton loyer en temps et en heures, quitte à manger des pâtes tout le reste du mois. Peut-être que tu ne prends jamais de drogue dure. Que tu ne baises jamais sans capote.
Je connais des gens. On dirait que la limite c'est toujours pour après. Demain.
Ils ne se demandent jamais comment ils vont payer leurs impôts, leur loyer, comment ils vont soigner leur jambe cassée, comment ils vont réussir à bosser avec deux heures de sommeil. Ils pensent seulement à quand ils auront leur ligne de coke, où ils boiront leur prochaine pinte, à qui sera la prochaine bouche dans laquelle ils glisseront leur queue.
Ces gens-là me font peur. Ils jouent leur vie comme si tout était égal. Comme s'ils étaient déjà morts. Et je les regarde de loin. Et très souvent, quand personne ne leur parle, quand leur attention n'est pas captée par une lumière, un son, n'importe quoi qui les stimule, c'est la terreur et la mort qui habite leur regard. Ils me font peur ces gens-là. Parce que je me dis, à force de les apercevoir, de loin toujours, qu'il faut avoir vraiment très peur pour courir aussi vite.

mercredi 14 juillet 2010

Je t'aime par égoïsme

Je t’aime parce que j’ai besoin de toi. Je t’aime quand tu me fais oublier le reste. Je t’aime comme j’aime l’alcool et la drogue. Comme j’aime la baise. Comme j’aime la télévision. Comme j’aime internet.

Tu es une drogue. Et mon trip ultime c’est quand allongé sur moi, trempé de sueur, ta main agrippée dans mes cheveux tu soupires “je t’aime” dans mon oreille. C’est un grand shoot dans ma tête. Pour moi t’es une drogue. Et je voudrai te retenir tant que tu délivreras tes effets et tant que tu seras la meilleure came du quartier.

Je t’aime parce que j’ai besoin que tu m’aimes. Parce que j’ai besoin que tu me le dises. Besoin que tu me le fasses sentir. Par tous tes gestes.
Dans ma tête c’est une comédie romantique. Y’a des phrases de sitcoms qui sortent de ma bouche parfois. Parce que j’ai l’esprit aveuglé. Parce qu’il faut que tu m’aimes, comme il me faut mon shoot. Donc je promettrai tout ce que tu veux et j’en serai même persuadée. Mais quand j’aurai mon shoot. Dès que me tu m’auras laissé sentir que oui, tu m’aimes toujours, je m’assoupirai à nouveau dans la douce moiteur de nos sexes l’un dans l’autre.

Tu vois je t’aime. C’est pas que je veuilles prendre soin de toi. C’est que j’ai besoin de toi.

samedi 10 juillet 2010

Sans.

Un jour sans.
Un jour avec un manque. Avec un creux. Manque de désir, manque d'envie, manque d'avis. Aujourd'hui : rien. Et comme la journée avance, je commence à comprendre ce dont j'ai besoin. Quelque chose. Quelqu'un. UN. AUTRE. Un. Qui soit autre. Autre que moi. Etranger. Pour moi. Un autre qui soit tout.
Tu aimerais que je sois capable de changer. Pour toi. Pour l'amour de toi. Mais je fais bien trop de choses pour toi. En fonction de toi. Pour te plaire à toi. Pour que toi, tu m'aimes. Et ça n'est pas ce qu'il me faut. A moi. Je veux changer. Pour moi. Je dois donc le faire, sans toi.
Si tu es là, à attendre quelque chose de moi, je m'occuperai de toi, de ce que je crois être toi, de ce que je crois que tu attends de moi. Donc je dois m'éloigner de toi. Parce que si je sais que tu as raison sur certaines choses, ces choses, je ne peux les analyser que sans toi. Et donc tout ce que tu m'as apporté, prendra sa valeur en dehors de toi. Quand tu seras vraiment loin.
Mais aujourd'hui je ne suis RIEN. Et je touche le fond du problème. Comment peut-on être rien ? Je peux. Je ne suis rien, sans ton regard. Sans UN regard. Sauf que ton regard, à TOI, c'était celui que j'espérais. Sauf qu'un regard, je sais maintenant que ça ne suffit pas.
Et donc je suis là. Et personne ne m'apporte ce qui me manque.
Je traîne et j'attends un autre, dont je sais qu'il ne viendra pas. Qu'il sera toujours ailleurs. Qu'il s'agit d'autre chose.
Et donc je ne t'appellerai pas. Ni TOI. Ni toi... Je rentrerai seule, affronter le vide, le manque, le creux, l'absence, ce quelque chose qui n'est pas là, ce quelqu'un que je devrais cesser d'attendre. Mais je n'en a pas terminé avec lui. Et j'y passerai encore des nuits.