lundi 29 juin 2009

Chastes baisers et shorts de skate

Au bord du canal, l'homme en noir et moi nous tenons debout, à quelques centimètres l'un de l'autre. Nous nous sommes éloignés l'air de rien du groupe d'amis ivres morts. Notre discussion est simplement banale.
Pourtant il m'a suivie quand je me suis écartée, il est là, en face de moi, tout proche. Je recule d'un pas pour m'adosser à l'arbre derrière moi. Il s'approche d'un pas. Dans cet espace intime qui n'existe que dans une soirée bondée ou dans un rapprochement amoureux.

A cet instant, ce qui va arriver ou pas n'a aucune importance.
Je suis juste moi. Sans fard. Sans talons hauts.
En short de skate et baskets à scratch.
Je n'attends rien.

Je sens son parfum. Comme je lui dis qu'il sent bon, il m'invite à m'approcher. J'approche mon visage, tout près de son cou puis recule de quelques centimètres. Il s'approche à son tour. Nos lèvres s'effleurent. Je recule de quelques centimètres. Nos regards se croisent, nos sourires se répondent. Je m'approche, il s'approche. Nos lèvres se touchent. Doucement. Chastement. Délicatement.
Il recule, je m'approche. Encore.
Et nous nous éloignons. Probablement à jamais.

Et ça n'a pas d'importance.

mercredi 24 juin 2009

Bien, bien, bien, bien

En plus, j'ai plein de projets. Cette semaine je vais surement faire des photocopies. Pour mon dossier. Réunir les papiers, pour trouver un appart. Après, si j'ai le temps je chercherais, même. J'ai plein de trucs à faire, entre 14h et 18h. Sauf mercredi où il faut que j'aille chez l'esthéticienne, ça va occuper l'après-midi. Quand y'a rien a la télé, je trouve même le temps de passer des coups de fil avant qu'arrive l'heure de l'apéritif. "Ouais, P. tu sors ce soir ?" Ouais, j'ai plein d'amis aussi, j'avais oublié.

mardi 23 juin 2009

Je vais bien, je vais très bien.

Pourquoi cette infirmière se permet-elle de supposer que je suis dans une "grande détresse" ? N'importe quoi. J'ai la gueule de bois mais ça va. Je suis juste un peu fatiguée parce que c'est la quatrième d'affilée, n'importe qui serait dans le même état. Alors enfonce ta saleté d'aiguille et qu'on en finisse avec ce dépistage V.I.H. de mes deux !
Pourquoi est-ce que L. me demande si maintenant je vais arrêter les frais ? Arrêter quoi ? Je mets des capotes tout le temps depuis des semaines ! Et pourquoi S. me dit-il que si je ne change pas de mode de vie, aucun garçon ne pourra s'engager avec moi parce que je le ferais flipper ? Mes potes sont vraiment des machos attardés. Le mec qui pourrait pas s'engager avec moi juste parce que je couche avec la moitié des garçons que je croise ne mérite pas mon attention... Je suis exigeante comme fille moi !
"Mais oui ça va Chouchouuuuu ! Et toiiiii ?!" C'est marrant tout le monde croit qu'y a un truc qui va pas. Est-ce que c'est depuis que je parle d'essayer des drogues de synthèse que P. se permet de s'inquiéter pour moi ? Sérieusement, je suis plus une adolescente, je sais ce que je fais.
Non K., je ne suis pas dans une "profonde souffrance", à quoi tu vois ça ?! What the fuck ?! Je souris tout le temps, après la première pinte.
Laissez-moi tranquille. Entre 4h du matin et 12h.

samedi 20 juin 2009

Soumise

Quand j'étais enfant, la rencontre avec l'éducation nationale a été une révélation. Un monde parfait. Avec des règles simples à respecter. Et la maîtresse. La maîtresse qui te félicite quand tu travailles bien. Je me suis jetée dans les bras de l'éducation nationale, je me suis jetée à genou devant la maîtresse. Emplie du profond désir de me conformer au modèle. Être l'élève modèle. Devenir son objet sans défaut, obéir à ses ordres, me soumettre à sa volonté. Fière d'être conforme. Un objectif simple, facile à atteindre et avec une récompense à la clé : être félicitée. Reconnue. Avoir ma place.

Quand j'ai rencontré le Garçon intelligent, je me suis retenue fort, fort, fort. Je me suis retenue de me jeter à ses pieds et de le supplier de faire de moi sa chose. Oui j'aurais rêvé d'être sa muse, le nourrir, le caresser, le sucer sur commande. Tout comme lui essayait de ne pas être dominateur dans ses relations, j'essayais de ne pas être soumise. Mais oui, quand je descendais à l'épicerie à 2h du matin pour acheter des Granolas et du Pago Cocktail Tropical, je souriais. J'étais fort aise. Attirée par la vie simple. Oublier ses propres désirs confus et complexes et se consacrer à ceux d'un autre. Si confortable.

vendredi 19 juin 2009

Smack my bitch up

Rétrospective.

Quand j'avais 20 ans, j'ai quitté mon copain. On était ensemble depuis un an et demi, on allait prendre un appartement et j'ai réalisé qu'il fallait arrêter là la comédie. Non je ne l'aimais pas. J'ai essayé de lui dire que j'avais besoin de prendre de la distance pour réfléchir. Il a dit "Comment ça ? Tu restes ou tu pars." Je suis partie. Ça lui est tombé dessus comme ça. Tous nos projets réduits à néant. Ce soit-disant amour partagé, rien. Il avait le cœur brisé, je me sentais affreusement coupable. On a fait l'amour toute la nuit en pleurant.
Et puis bien sûr, comme c'est difficile de rompre en une seule fois une longue histoire, on s'est revu. Je suis allée le voir chez ses parents en banlieue. J'étais coincée dans cette maison loin de toute civilisation. Mal à l'aise. Me rendant compte que tout ça était une erreur stupide. Il m'en voulait.
Il m'a baisée. Il était bouleversé par ce qu'il faisait, presque les larmes aux yeux mais il m'a baisée, pour me faire mal. Et je l'ai laissé faire.
Je trouvais ça vaguement excitant. C'était le fantasme incarné dans la vie. Il voulait vraiment me faire mal, il voulait vraiment me punir. Je pensais vraiment que je méritais d'être punie. Oui je m'en voulais, de lui avoir fait croire à tout ça alors que dans le fond, je savais que ça se terminerais ainsi.
Cette après-midi là, il m'a traitée comme une bitch. Il m'en voulait, il s'est servi du sexe pour se venger. J'arrivais pas à lui en vouloir.

The point

Depuis, plusieurs amis m'ont parlé de leurs bitches. La bitch, c'est l'ex pour qui tu n'as plus de sentiment et qui revient vers toi. C'est la fille un peu conne et salope qui te drague ostensiblement depuis des semaines. Garçon, tu finis par te dire "Ah tu veux baiser ? Bah je vais te baiser moi !"
Et tu la baises, froidement, sans caresse, sans baisers, sans émotion. Tu la baises, et tu la jettes. C'était bien ? Non.
Alors je me suis longtemps demandé pourquoi. Pourquoi baiser avec une fille qui ne t'attire pas et pour qui tu n'as que mépris ?
Hé bien voilà. Y'a cette fille qui te plaît, mais que tu peux pas avoir. Y'a cette fille qui rappelle pas ou qu'est pas libre... Bref, c'est la lose de l'amour, et du coup, c'est aussi la lose du sexe. Et ça commence à te courir. Tu finis par avoir juste envie de soulager tes bas instincts et tu trouves ça méprisable. Et elle est là. Celle que tu n'aimes pas. Elle arrête pas de te tourner autour et plus elle te drague, plus tu la méprises, elle. Et comme tu la méprises elle, tu te méprises moins, toi. Alors tu finis par la baiser, histoire de te prouver une bonne fois pour toute ta supériorité. Ca va mieux ? En quelques sortes, oui.

J'ai encore reçu un SMS de l'anglais mardi. J'ai pas répondu.
Et y'a ce garçon que j'aime bien mais qu'est jamais libre. Y'a celui qu'était dans mon lit, qui m'a demandé mon numéro mais qui répond pas. Y'a celui que je cherche et que je trouve pas. Et pendant ce temps-là... Je suis une fille avec des bas instincts à satisfaire moi aussi.

Et j'ai envie de l'appeler pour lui dire : "Tu veux être ma bitch ? Bah, tu vas être ma bitch."

lundi 15 juin 2009

J'aime bien les garçons.

J'aime les garçons qui pensent pas que tous les autres sont des connards lubriques qui pensent qu'à sauter leur copine. J'aime les garçons un peu lubriques qui peuvent avoir une discussion intellectuelle ou sentimentale même après la levrette. J'aime les garçons qui pensent que leur copine est une grosse cochonne et que c'est même pour ça qu'elle est cool. J'aime les garçons qui peuvent te baiser comme une chienne et te respecter quand même.

J'aime les garçons qui s'en foutent des bagnoles et du foot même si des fois, ils aiment bien quand même aller siroter des pintes au pub devant la finale du mondial de la cup de la ligue. J'aime les garçons qui quand ils perdent un bouton de leur chemise, vont acheter du fil et une aiguille et tentent leur chance en couture même s'ils ont un peu honte du résultat. Pis j'aime bien aussi quand ils font semblant d'être génétiquement incapable de repasser leurs chemises pour que tu le fasses à leur place et qu'ils croient pas vraiment que ça va marcher.

J'aime les garçons qui préfèrent se branler devant des photos de Terry Richardson plutôt que devant des poufs siliconées sur Youporn. Et en général, j'aime bien les garçons qui au lieu de cliquer vite-vite-vite sur l'onglet d'à côté te disent, hé viens voir cette vidéo ils font des trucs comme t'aime bien, quand tu les surprends devant le sus-mentionné Youporn. Moi, j'aime les garçons qui assument leur branlette, et la mienne par la même occasion !

J'aime les garçons qui peuvent se faire des câlins sans avoir besoin d'ironiser sur leur soit-disant homosexualité latente. J'aime les garçons qui ne répondent pas "ché pas moi chuis un mec" quand tu leur demandes s'ils ne trouvent pas qu'il est mignon, le type, là-bas. J'aime les garçons qui serrent pas les fesses quand ils portent une chemise rose. J'aime les garçons qui assument leur hétérosexualité.

J'aime les garçons qui pensent pas qu'il y'a qu'aux filles qu'on peut raconter quand on souffre dans son petit cœur.
J'aime les garçons qui savent apprécier les performances sexuelles des filles.
J'aime les garçons qui te font la cuisine pour te faire plaisir.
J'aime les garçons qui font le ménage de fond en comble dans ton appart pour que tu kiffes quand tu rentres de vacances.
J'aime les garçons qui couchent le premier soir et qui rappellent après.
J'aime les garçons qu'ont pas honte d'être des garçons.

Moi, j'aime bien les garçons comme ça et ça tombe bien parce que j'en connais plein.

samedi 13 juin 2009

Mademoiselle Sarah est la reine la drague

Pardonne-moi lecteur car j'ai pêché. Depuis quelques semaines, plus de lose de la drague.
J'ai honte mais je deviens très bonne à ce jeu-là.

D'abord, je dois commencer par dire que quand je sors, j'ai toujours un objectif de drague. Pour moi, impossible d'aller à une soirée ou de sortir dans un bar sans mon radar à mecs en mode auto-scan. Je sais pas, c'est mon sport à moi. A force, ça devient vraiment un réflexe, je suis en pilote automatique. Voilà pourquoi quand je suis en couple, je m'emmerde dans les soirées...

Bref.

Mardi, soirée avec l'acteur. Super mortel.
Mercredi, diner pourri avec le kro-mignon.
Jeudi, qu'est-ce que j'ai fait jeudi ?
Vendredi, picole au QG. The point.

Pourquoi je suis devenue bonne en drague ?

C'est parce que mon auto-scan est un logiciel intelligent, avec l'expérience, il devient plus efficace et plus sélectif.

Comment fonctionne l'auto-scan (et Grenoblois, tu devrais en prendre de la graine) ?

- Il repère TOUS les mecs mignons (ça c'est le point faible du logiciel, il laisse de côté les pas mignons alors que les pas mignons peuvent parfois être des perles)
Ensuite vient la phase de sélection. L'auto-scan élimine :
- Ceux qui sont avec une fille
- Ceux qui ont visiblement pas envie d'être dérangés par l'autre sexe parce que c'est leur soirée mecs
- Ceux qui aiment pas draguer
- Et enfin, ceux qui ont pas l'air très éveillé

Là, généralement, dans un bar de petite taille comme le QG, il en reste entre 0 et 3.

Et c'est là qu'intervient la deuxième modification notable de mon comportement : je fais davantage attention à ma consommation d'alcool. Ce qui m'évite dorénavant de me caricaturer en titubant sur mes talons aiguilles jusqu'à un garçon pour lui tomber dessus (au sens propre généralement, rapport à trop d'alcool + talons hauts) en susurrant "T'sais qu't'es kro mignon toi ?" + sourire niais (pasque ça, nan ça marche pas, enfin sauf avec les nazes qui cherchent des proies trop alcoolisées pour être regardantes...)

Hier soir donc, travaux pratiques. Après une soirée au QG, pas très productive sur le plan de la drague, on me traîne dans un pub. Franchement j'ai pas trop envie. Je me vois plutôt rentrer à la maison pour zapper sur les programmes de la nuit en mangeant des nouilles chinoises...
Mais bon, allez lecteur je vais avouer un truc dont je suis pas très fière... Je préfère danser sur Britney Spears que sur la techno minimale. C'est pas hype mais c'est comme ça. Ce qui fait que dans le pub, je kiffe la vibe. Je bouge grave mon booty.

Y'a quelques gars qui me draguent et que j'envoie chier.
Et comme l'auto-scan est toujours en route, je repère un garçon mignon qu'a pas l'air d'un gros lourd. Comme quoi que mon auto-scan est super performant. Parce que repérer un mec mignon, pas con et pas lourd dans ce pub ben... c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

A peine repéré, il sort fumer une clope et je le suis illico. On discute, le feeling est ok. On rentre... Je m'arrange pour aller commander un verre pas trop loin de lui... Hop, hop, il m'offre un shot. WIN !
Bon bah... même pas la peine de raconter la suite. Après ça coule de source...

La Secla moi je dis !

mardi 9 juin 2009

Séance

- Mais pourquoi est-ce qu'à chaque fois que je rencontre un garçon il faut absolument que ce soit le bon ?
- Bonne question !

Fin de la séance.

- Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que vous rencontrez un garçon, il faut que ce soit le bon ?

Bin, je m'en vais méditer ça dans l'ascenseur.

lundi 8 juin 2009

Européennes et gueule de bois

Bon bah chuis pas allée voter.
Et j'ai même pas de bonne raison. Sauf que j'avais une gueule de bois comme ace !
J'avais toujours considéré que voter c'était vachement important. Rapport à l'exercice de la démocratie pour laquelle nos aïeux se sont battus et tout ça.
Pis là, ben j'ai fait le mouton.
Les élections européennes, tout le monde s'en fout. Ça c'est un fait. Ben du coup, je m'en foutais aussi. Je sais même pas qui se présentait. Enfin j'ai bien vu la gueule de Francis Lalanne sur des affiches mais ça m'a pas décidée...
Donc, ben le flemme.
Couchée à 5h du mat' avec 2g dans le sang, j'ai trouvé le moyen de tomber du lit à 9h30 pour aller acheter du Yop à l'épicerie mais j'ai pas trouvé le courage d'aller voter alors que le bureau est à environ 25 mètres de chez moi. Shame.

Bon mais faut dire que j'avais des soucis aussi.
Être nymphomane c'est marrant mais ça demande de l'organisation (et la santé!).

D'abord, l'Acteur. J'avais envie de le voir samedi soir mais il était pas libre. Problème : je l'aime bien. Sans déconner. Ça craint du boudin. Du coup, je me suis dit qu'il fallait draguer des garçons. Si, si, y'a une logique la-dessous.

L'Anglais (j'ai pas encore parlé de lui sur ce blog, pourtant la manière dont je l'ai rencontré était une sacrée lose). L'Anglais donc, m'a textoisé tout le week-end. Jeudi, vendredi, samedi et même dimanche. Même que samedi, il m'a proposé de le retrouver au sauna (???!! je croyais que les saunas c'était que pour les PD !)

Et donc, quand on est sorti samedi soir, j'avais décidé de draguer. Rapport au fait qu'avec l'Acteur, on est pas un couple et tout ça, donc faut pas que je m'attache.
Donc arrivée au bar, déjà je tenais debout qu'à moitié (on avait commencé la soirée à la maison...). Je m'entraîne, je souris aux garçons (trop de garçons dans ce bar, et des vachement mignons en plus !). Et là, je croise un kro-mignon qui me sourit pareil (je sais pas si lui aussi c'est parce qu'il avait trop picolé). Bref. On discute 5 minutes mais je dois partir. Fuck. Du coup, ben, on s'échange nos numéros de portables, pis ben... Je lui roule une pelle. Wouh ! Ben ça c'est du rendement...

Bon ensuite, en boîte (oui je suis allée en boîte et maintenant je sais ce que c'est la techno minimale !), y'a une copine qui roule des pelles à un mec. "Roule-lui une pelle" qu'elle me dit. Bon, ben... Bien obligée hein. Pis je me casse.

Sur le chemin de la maison. Il pleut, y'a pas de taxi. Je rencontre un gars tout sympa. On discute. Je l'ai pas dragué hein ! Je rentre.

Bref, dimanche, je crois que j'ai bien démontré que j'avais trop de soucis pour aller voter !

Dimanche donc, et c'est la leçon de la lose,

J'ai encore reçu un texto de l'Anglais et je peux pas m'empêcher de lui laisser une ouverture, alors que dans le fond, je sais que je coucherais plus avec lui. Et ça, c'est pas bien. Ceci dit, je ne comprends pas comment un garçon aussi sexy ne se trouve pas d'autres copines pour jouer avec lui !
J'ai textoisé avec le kro-mignon et on devait aller boire un verre mais finalement je lui ai posé un lapin pasque j'étais trop crevée. Et ça c'est nul pasque après, ça se trouve, ben ça sera mort. Vu qu'on a parlé que 5 minutes, fallait qu'on se revoie vite sinon on va même plus se rappeler de nos têtes respectives.
Et enfin, j'ai pris douloureusement conscience du fait que dans le fond, j'étais une fausse nymphomane et une vraie monogame. Et ça! Ben...
Ben je crois qu'en fait c'est pas si grave.

Bon mais ça c'est dans le fond hein... Parce que, en surface, je pense bien continuer à rouler des pelles aux garçons mignons dans les bars...

vendredi 5 juin 2009

To lose : Perdre

Je perds mes affaires.

Au mois de mai, j'ai perdu deux fois mon pass navigo.
L'angoisse. Est-ce que je dois le refaire tout de suite ? Ca coûte cher les tickets de métro (je rigole pas hein ? 1,60€, c'est carrément du vol !). Alors j'attends un peu ? Il va réapparaître ? Qu'est-ce que je fais ? jusqu'à quand j'attends ?

Quand j'avais un petit ami, je lui demandais son avis. L'ex-homme-de-ma-vie trouvait toujours les procédures adéquates pour ce genre de situations. Et puis il m'aidait à chercher. Tout seul, on oublie toujours des endroits. Lui, des fois, il retrouvait mes affaires.

Là, je suis toute seule avec cette angoissante question : "Dois-je refaire mon pass ?"
Faire le tour des amis : "T'aurais pas trouvé mon pass navigo par hasard ?",
Faire le tour des bars : "J'étais ici hier soir et j'ai perdu mon pass navigo, vous l'auriez pas trouvé ?"
Non, non, non. Alors je l'ai fait refaire. Puis j'ai retrouvé l'ancien. Puis j'ai reperdu le nouveau. Et rebelote.

Comme je me sens seule avec mes petites contrariétés. Aucun de mes amis ne veut me dire ce que je dois faire. Soit-disant que je serais une adulte responsable, capable de gérer ces petits désagréments de la vie quotidienne. Bullshit.

Hier, j'ai perdu des papiers importants. Certificat de travail, fiche de paie, feuille Assédics et 13 tickets resto. Comment est-ce possible ? Des papiers importants. Et dont j'ai besoin de façon urgente. Comment je vais faire sans mes tickets resto ? Et les Assédics vont pas me payer si je leur envoie pas les papiers. Déjà la CAF me réclame des sous... Qu'est-ce que je vais faire ?

Je suis presque sûre de les avoir laissés chez moi. Mais je suis toute seule chez moi. Personne pour chercher avec moi. Je ne sais pas trouver les cachettes secrètes où vont se planquer les papiers perdus.

Je me sens toute seule et perdue. Debout au milieu de la pièce que j'ai fouillée vingt fois. Désemparée. J'aimerais que quelqu'un soit là. Pose la main sur mon épaule. Me dise des paroles rassurantes et me suggère quoi faire.

Mais je suis là, debout au milieu de la pièce et toute seule.

jeudi 4 juin 2009

Belle journée

J'aime ces journées.
Ces journées où on se réveille dans des bras accueillants. Où on se quitte en souriant.
Merci à la RATP pour cette panne bienvenue. Sortir. Remonter vers la lumière.
Flâner dans les rues baignées de soleil, sans but. Marcher lentement. Prendre le premier bus qui passe. Choisir un joli parc et laisser ses pensées s'aérer.
Je regarde le bassin, les nénuphars et les wagons de marchandise. Tout est beau.
Mes yeux s'attardent sur les détails, j'entends les jeux des enfants, les consignes des parents, l'odeur de l'été qui s'installe enfin.
Mon corps est encore imprégné du corps d'un autre.
Mon souvenir est plein de la douceur de sa peau, du son de sa voix, de la chaleur de ses gestes.
Apprécier son absence. Non, ne pas réfléchir, juste sentir.

lundi 1 juin 2009

Mélange : (Chimie) Association de plusieurs corps, sans réaction chimique.

La dernière fois que j'ai été célibataire, j'étais jeune et je croyais qu'il y avait deux sortes de relations :

1- La relation amoureuse où t'es vraiment amoureux
2- La relation amoureuse où t'es pas vraiment amoureux

Dans le cas numéro 1, tu filais le parfait amour, faisais des plans pour l'avenir et finissais par : acheter un appart à deux, adopter un chat, préparer ta descendance...
Dans le cas numéro 2, tu profitais de la vie, passais de bons moments, jusqu'à ce que tu tombes sur un candidat potentiel pour le cas numéro 1.

Tout était simple. On avait tous un cœur tout neuf et une sexualité pas encore trop perverse à explorer.
Ça, c'était quand j'avais 20 ans. Sans déconner, apparemment ça fait un bail.

Alors maintenant sérieusement, je suis désorientée.
J'ai l'impression d'avoir passé six ans au carmel et de débarquer, toute naïve, dans un monde mutant où entre le one-shot en boîte de nuit et le couple rangé : tous les mélanges sont possibles.

Amalgames de sentiments, de passion, de complicité et de sexe. J'ai essayé un tas de cocktails : certains donnent la nausée.

Mon cœur s'est exposé à des variétés infinies de souffrance.
J'ai mal, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Même pas mal.

Bilan de huit mois de lose célibat à Paris.

J'ai réussi à :

Devenir obsédée d'un type que je connaissais à peine, juste parce qu'il voulait pas coucher avec moi (mais pourquoiiiiiiii ?????)
Bilan : deux semaines sans pouvoir bosser, penser, manger.

Ne pas sortir avec avec le mec avec qui je sortais.
Bilan : engueulades passionnées, incommunication, incompréhension, haine, bouderie, rupture, pardon, retrouvailles, amitié, câlins.

Me torturer pour un one-shot. Mais pourquoi il rappelle pas ???!!!
Bilan : Ah oui, c'est parce que je lui ai pas donné mon numéro...

Faire d'un mec dont j'étais amoureuse un plan cul.
Bilan : Même pas mal !

Dormir (juste dormir!) avec un PCR*.
Bilan : Mais qu'est-ce que je fous là ?

Ne pas réussir à me faire sauter par un queutard. "Non mais toi t'es pas une fille qu'on baise, t'es une fille dont on tombe amoureux."
Bilan : Ah bon.

Mademoiselle Sarah enlève parfois sa culotte, jamais ses sentiments.

* Plan Cul Régulier