vendredi 12 novembre 2010

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse

Le chagrin d’amour m’avait fait croire à un mirage. Bercée par la nostalgie, je croyais avoir changé, être redevenue une jeune fille en fleur attendant l’amour. Entre stimulations auto-érotiques et rêves de prince charmant, parfois le soir, je me caressais en pensant à un sourire croisé dans la journée, une main qui avait effleuré mon genou, un regard complice. Ainsi s’écoulaient mes journées. Ayant terminé ma broderie quotidienne, il m’arrivait d’échanger des missives romantiques avec un jeune homme qui me courtisait chastement. Jamais je n’allais plus loin, soucieuse que j’étais de préserver ma vertu.
Et j’en étais fort aise. Car de la sorte je me prouvais que j’étais bien capable de rentrer dans le rang des filles que les garçons épousent et qu’ils font rougir de leurs mots susurrés à l’oreille en dînant aux chandelles.
Je ne tarderais pas à mesurer l’ampleur de mon fourvoiement.
Car il existe des gens qui savent faire sauter d’un doigt les couvercles des boites de Pandore. Et il suffit d’un message laconique “je m’emmerde, on boit un verre ?” pour que la mécanique s'enclenche.
La déconcertante facilité avec laquelle j’ai répondu oui, moi d’ordinaire si circonspecte à l’égard des inconnus aurait du me mettre la puce à l’oreille. Mais j’ai choisi de me voiler la face. Je n’ai pas pris conscience que j’avais déjà commencé à flirter. Sans rien préciser, il m’a amenée chez lui. Je n’ai rien dit. On a discuté comme si de rien n’était. Surtout moi. Et même s’il n’y a pas 50 façons de conclure un visionnage de porno en mixte, je n’ai pas trouvé d’objection à émettre envers la proposition formulée par mon hôte. Si j'avais vu la paille de l'érection dans l'oeil de mon voisin, je n'avais pas encore aperçu la poutre qui pénétrerait bientôt le mien. 
Il y a des garçons qui savent très bien mener à la baguette une fille comme moi. Quand ils disent suces-moi, je me mets à genoux.
Ou comment réduire à néant des mois de travail, et avec jubilation. Parce que j’ai beau essayer d’élargir mon éventail de compétences, il y a peu de choses que je fasses aussi bien que sucer des bites. Y’a pas de sot métier.
Au temps pour le prince charmant.
blog comments powered by Disqus