mardi 9 février 2010

Tu l'entends mon silence ?

Encore une fois. La rage, la colère se sont dissoutes dans la tristesse et le désarroi. La tristesse c'est pas un bon mot pour décrire ce désespoir bouillonnant qui m'anime. Désarroi, pour le moins. Je tourne en rond dans quelques mètres carrés. Debout devant le radiateur. Assise devant l'ordinateur. Allongée sur le lit. Et encore debout. Et j'ai envie de tout casser. Le radiateur. L'ordinateur. Le lit. Et puis non. Je tourne encore en rond. Dans ma tête c'est pareil. Je passe d'une position à l'autre. Mais c'est jamais bien. Et j'ai envie de tout casser dedans.
Et je sais qu'il n'y a rien. Rien que je puisse faire pour que ça passe. Je sais que ça va durer. Longtemps. Je peux essayer. De prendre un peu de chaleur, contre le radiateur. D'aller lire des trucs, sur l'ordinateur. De me masturber, allongée sur le lit. Y'a rien qui marche. Ca tourne encore. Encore. Ca s'arrêtera pas. Et j'ai envie de tout casser. Dedans. Dehors.
Des larmes. De temps en temps. Juste quelques larmes. C'est tout ce que j'ai pour évacuer un tout petit peu de cette pression à l'intérieur. Mais ça sort même pas vraiment. Et pis de toutes manières ça sert à rien. Et j'ai même pas envie. De vivre encore ça. Les pleurs convulsifs pendant des heures. Les exercices de respiration pour essayer de contrôler. Et puis ça marche jamais. Ca revient. Encore. Encore. Je marche. Et puis je hurle silencieusement. Des larmes qui coulent. Mais dans ma tête elles jaillissent. Elles arrosent les murs. Elle mouillent tout autour, tout ce que je ne casse pas. Et puis j'en veux même pas de tout ça. Je voudrais que ça cesse. Mais vraiment. Définitivement. Mais même après des pintes. Même dans mon sommeil. Et même demain matin. Ca sera encore comme ça. Je serais encore comme moi. Et lui sera toujours comme lui.
Et y'a rien qu'on puisse faire contre ça. Et avec la meilleure volonté du monde. On change pas les gens. On peut le vouloir. On peut essayer. Marteler. Gesticuler. C'est juste du temps perdu. C'est se faire du mal pour rien de vouloir casser des murs avec ses poings. Faut croire qu'on est trop cons parce que pour n'importe qui ce serait évident. Que c'est perdu d'avance. Mais nous on est trop cons. Ou aveugles. Au final c'est pareil. On fait des crash-tests avec nos corps. On fonce droit l'un sur l'autre avec l'énergie du désespoir. Pis on s'étonne de se faire mal. Je sais pas ce qu'on attend. Pour s'avouer vaincus. On devrait se le dire. Que ça sert à rien. Que c'est pas en se jetant l'un sur l'autre qu'on fait l'amour.
Mais c'est comme une course à la mort. Le premier qui dit stoppe passe pour une poule mouillée. Et on sera satisfait que quand on sera suffisamment abimés tous les deux pour plus bouger. Et on est vraiment trop cons. Et on se regarde comme ça avec nos couteaux à la place des mains. A chaque fois étonnés de pas réussir à se caresser.
Mais putain ça devrait s'emboîter. Bah ouais mais ça veut pas. Alors j'aurais beau gueuler dans ma tête que c'est vraiment dégueulasse et que ça devrait pas être comme ça. Ben c'est sûr que ça servira à rien. Et alors pourquoi on peut pas arrêter ? Pourquoi je tourne encore en rond. Pourquoi ça bouillonne dans ma tête. Y'a rien de bon qui sort de tout ça. Mais ça s'arrête pas. Jamais.
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