jeudi 19 novembre 2009

La tyranie des émotions ? Moi, j'ai dis non !

Dans un organisme vivant soumis à un inconscient toujours prêt à frapper au mauvais moment et à un système hormonal au fonctionnement obscur et incontrôlable, les émotions sont susceptibles d'émerger au moment où on s'y attend le moins. Or, si les émotions positives sont habituellement bienvenues, ce n'est pas le cas des émotions, dites négatives, qui elles, engendrent des sensations pénibles, voire douloureuses.

C'est pourquoi, afin de maintenir son système émotionnel à un niveau homéostatique optimal, la prudence nous dicte de rester en permanence sur ses gardes. En effet, il serait extrêmement malvenu de fondre en larme inopinément devant Le plus grand cabaret du monde un samedi soir (soirée dédiée à la détente et au rire s'il en est). Quoi de plus fâcheux que de se trouver assailli par une émotion négative non sollicitée devant le rayon surgelé du Monoprix, alors que tout laissait présager un maintien du niveau émotionnel à un taux raisonnablement faible, au moins jusqu'au moment de ranger les courses dans le frigo.

Afin d'éviter ces désagréments du quotidien, j'ai créé une cellule de veille émotionnelle, opérationnelle 24h/24 et 7j/7. Ce système, élaboré par les instances les plus évoluées de mon organisme, dans leurs disciplines respectives (le lobe frontal, le Moi...) a pour but de limiter les conséquences désagréables de la survenue des émotions, en agissant sur plusieurs niveaux.

Le premier niveau est celui de la surveillance. Il s'agit d'observer attentivement les différentes sources (internes et externes) susceptibles de provoquer des émotions. Lorsqu'une telle source est repérée, le système se met en alerte, permettant d'éviter la source quand elle est externe, de la réprimer au mieux, si elle est interne. C'est le second niveau, celui de l'évitement.
Occasionnellement, quand la source est trop intense, il arrive que l'émotion négative survienne malgré tout. Dans ce cas, la cellule de veille va tenter d'en limiter l'impact au moyen de mécanismes tels la banalisation, la rationalisation, l'intellectualisation voire le déni, dans les cas les plus extrêmes. Ainsi, l'émotion passe de son état brut à celui de pensée, de cognition et perd ainsi en grande partie son potentiel de nuisance. C'est ce que nous appelons l'éradication émotionnelle.

Grâce à ce système, mon équilibre émotionnel reste stable, quelles que soient les circonstances. Je ne suis plus soumise aux aléas de la tristesse et de la joie. Je peux tranquillement savourer un plateau télé devant Confessions Intimes, sans me sentir affligée par les situations pathétiques des protagonistes. Je reste de marbre à l'annonce du décès de mon petit ami. L'actualité, même la plus sordide, ne me fait plus ni chaud ni froid.

Ce système, fruit d'une longue expérience dans la gestion des situations de crise émotionnelle, fait ses preuves depuis maintenant plusieurs mois et je ne peut qu'en recommander l'usage à tous mes fidèles lecteurs.

Vous aussi vous subissez des émotions négatives non sollicitées ? Vous êtes fatigués de fondre en larme devant le tirage du loto ?
Adoptez le système de veille émotionnelle labellisé Mademoiselle Sarah !


Pour tout renseignement, écrivez à mademoiselle.sarah.wip[at]gmail.com


Effets secondaires :
- Éradication non souhaitée des émotions dites "positives"
- Aboulie, clinophilie, comportements addictifs
- Risque de suicide
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