samedi 4 juillet 2009

Mademoiselle Sarah est une amoureuse.

Je pense à nouveau. Je ressens. Je fantasme. Je rêvasse. J'ai l'impression de respirer à nouveau.

J'ai finalement pris conscience que je m'étais fourvoyée. Que je m'étais abîmée dans un monde de sensations qui ne laissait place à rien d'autre. Du matin au soir. Attendre. Attendre le moment où deux ou trois verres me redonnerons forme humaine et où mon être sera tendu vers le seul et ultime but : baiser.
J'ai baisé. Et j'ai re-baisé. Avec des garçons biens. Avec des amis. Avec des inconnus. Avec des abrutis. A plusieurs.
Avec la vague sensation parfois, le matin, que tout ça était du temps perdu. Que ça ne m'apportais rien. Que c'était pas si bien que ça, que c'était vite fini. Vite oublié. Mais ça ne me rendais même pas triste. Next.

Alors que je croyais vouloir me plonger dans l'expérimentation et les sensations : alcool, drogue, sexe...
Soooo coooooool. Yeaaaaaah ! Bitch !
Je ne voulais finalement que noyer mes émotions. Opération réussie.

Et je suis bien contente de les retrouver finalement. De faire avec. Je m'étais juré de ne jamais être blasée. D'endurer mes sentiments. Je les ai fuis. Je les ai noyés dans l'alcool et dans la baise.

On a les références qu'on peut : j'ai fait comme ABC contre Hercule Poirot. J'ai dissimulé le seul crime qui avait un réel mobile parmi une série de crimes sans motif. Mais le stratagème a été dévoilé. Et le criminel est finalement soulagé.

J'ai dissimulé mon attachement pour l'acteur parmi une série de rencontres sans lendemain. La première fois il m'a demandé : "T'as baisé avec des mecs ?" Quand j'ai répondu, il a fait une petite moue presque jalouse. Et après quelques semaines, il me demandait avec un sourire narquois "Alors t'as baisé avec qui cette semaine ?" Et chaque fois, la liste était plus longue. Histoire de lui prouver que j'étais libre moi aussi. Teeeeeeellement faux.

Parce qu'en fait, je suis de celles... qui tombent amoureuses. Vite.

En deux minutes trente.
J'ai été amoureuse du charmant T. dès qu'il a ouvert la bouche. Je l'ai trouvé magnifique. Drôle, plein d'esprit. Intelligent et beau. Bien élevé. Séducteur et tellement séduisant. Sensuel. Adorable. Plein de classe et de talent. Honnête et prévenant.

En deux jours.
J'ai été amoureuse du garçon intelligent, dès qu'on a fait l'amour. Je l'ai trouvé intelligent, sensible, lucide. Talentueux et tellement excitant. Mon double sexuel. Celui que je n'espérais même pas rencontrer.

En une semaine.
J'ai été amoureuse de l'acteur dans le métro. Quand il s'est levé de la banquette, dans la partie aérienne de la ligne 2, pour photographier les graff sur les immeubles de Barbès. Je l'ai trouvé sexy, à croquer. Bandant, avec son appareil photo énorme. Ses vidéos poétiques. Ses photos magnifiques. Fascinant. Par son mode de vie, sa manière de juxtaposer les relations érotico-amicales, son usage des substances toxiques, de la pornographie, de l'université. Son amour pour l'autre Sarah, celle qui est loin, celle qui est belle, celle qui est talentueuse.

Tous ces garçons m'ont fascinée. Je crois qu'aucun n'est fait pour moi. Que ce sont des relations qui n'auront pu qu'être effleurées. Mais quand même. Je les ai aimés. Je ne vois pas comment dire les choses autrement. J'ai des coups de foudre. Il faut bien que je fasses avec. Et je vais souffrir avec l'acteur comme j'ai souffert avec les autres.

Le charmant T. m'expliquait gentiment qu'il ne fallait pas que je m'attaches. Qu'il ne voulait pas de relation. Je souffrais de le voir me regarder comme un amoureux, comme s'il me trouvait magnifique. Je souffrais qu'il cherche une vierge expérimentée et de passer à ses yeux pour une salope indigne d'être la mère de ses enfants.

Le garçon intelligent mettait en échec toutes mes tentatives pour lui expliquer que oui, je lui serais fidèle (et mon Dieu, je crois que je n'ai jamais été aussi sûre de l'être qu'avec lui). Je souffrais de ces disputes âpres où il me parlait avec un ton cassant et méprisant. Je souffrais de prendre conscience qu'il allait me faire du mal et qu'il fallait que je m'enfuie et de pourtant avoir tellement envie de rester et de me jeter à ses pieds.

L'acteur est tout simplement ailleurs. Il ne veut pas être amoureux. Il est amoureux d'une autre. Il veut préserver son amour pour elle. Platonique donc parfait. Je souffres de ne jamais faire l'amour avec lui. Il baise. Quand j'ai envie de caresser sa peau, d'embrasser chaque partie de son corps. Il me baise avec sa bite. Je souffres de frustration sensuelle.

Ce sont de doux tourments. Des souffrances délectables. Et je peux les gérer. Vivre avec. En prendre soin et les apprécier pour ce qu'elles sont.
Et ceci est la leçon de la lose.

5 commentaires:

  1. Pas de lose dans tout ça, juste une quête et je pense qu'elle serait vraiment moins intéressante si tu trouvais ce qu'il te faut tout de suite.

    Et le garçon intelligent avait juste besoin d'être rassuré, c'était pas toi mais toutes les autres avant.

    Garde le cap, la vie est faite de rencontres.

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  2. J'ai repris la barre. Pour le moment.

    Mademoiselle Sarah : de tempêtes en naufrages. ;-)

    En tout cas, j'espère que tu es rassuré maintenant.

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  3. Parmi les grandes constantes qui opposent hommes et femmes, il y a celle-ci : les hommes ont peur de leurs sentiments et préfèrent les étouffer jusqu'à ce qu'ils disparaissent plutôt que les affronter ; les femmes espèrent en ces vibrations car elles sont ce que nous avons de plus précieux, craignent moins de souffrir et se relèvent plus vite.
    J'ai comme l'impression que tu viens de nous dire que, toi aussi, tu n'étais pas faite pour ne rien éprouver...

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  4. Dur de conjuguer en un seul mec le corps et le cerveau !!!

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  5. Qu'est-ce qui t'as fait pensé dans ce post que l'un ou l'autre a pu manquer à ces trois garçons ?

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