vendredi 31 juillet 2009

Déménagement : Acte 1

Petite introduction

Ma vie sentimentale est une sombre lose. Ah oui ben en même temps c'est le thème du blog paraît... donc normalement je devrais même écrire là-dessus. Mais là, c'est au-dessus de mes forces. Hier c'était carrément la déprime intégrale. Insomnie et Xanax. Bref. J'en ai vu d'autres...
Tout ça pour dire que j'ai pas le cœur à raconter tout ça pour le moment parce que ça me fait pas marrer. J'ai deux amants et une seule envie : aller picoler au comptoir d'un bar de Pigalle et finir la nuit avec un parfait inconnu. De préférence un trou du cul, histoire d'être celle qui s'en fout pour changer.

Quoi qu'il en soit. Faut que je fasse un petit flash-back, maintenant que j'ai récupéré ma connexion internet, pour les lecteurs qui sont pas mes amis.
J'ai remarqué qu'y avait des gens qui m'avaient jamais vue raconter ma vie sexuelle totalement déchirée qui lisaient ce blog. Du coup, j'ai une pensée pour eux et je me dis qu'il faut que je les informe d'un changement majeur dans ma vie.

Alors, voilà, lecteur-inconnu-de-moi-qui-m'a-jamais-vue-tituber-sur-mes-talons-hauts : j'habite seule.
Ouais, seule, toute seule.

Aujourd'hui, j'ai fait l'état des lieux de mon nid d'amour, départ de ma vie familiale épanouie et rangée. Bilan : Peinture écaillée, moquette HS.

Voilà. Avec l'ex-homme-de-ma-vie, on a passé un an et demi dans ce deux pièces des Batignolles. Quartier bon chic bon genre tendance Bobo friqué. Les mini-robes et les polos me sortaient par les yeux à un moment.

J+1 : YOUPI !
J+3 : houa putain ça fait flipper, est-ce que vraiment c'est l'homme de ma vie ?
J+30 : travailler, travailler, travailler, travailler et ne pas se poser de question
J+550 : Ah ben je crois qu'en fait, c'est pas l'homme de ma vie.
J+551 : YOUPI ! Je suis célibataire, c'est la teuf !
J+552 : noyer son chagrin dans l'alcool, la coke et les putes

Mais c'est fini (enfin sauf la coke et les putes).

Hier, j'ai passé 6h à briquer, shampouiner, lustrer, nétwayé, baléyé, astiké, kaz la toujou pendan.

Aujourd'hui, j'ai rendu les clés. C'est officiellement terminé.

J'ai 27 ans, j'habite 18m2 dans un quartier over festif et bruyant. Des fois ça me fait rigoler. Mais pas tout le temps. Enfin, dans le fond, je trouve ça cool. Surtout parce que je crois qu'on s'adapte à tout. Même à devoir compter les centimes dans son portefeuille chez ED pour vérifier si on peut à la fois manger pendant trois jours et aller boire un verre ce soir.

Bref. C'est une intro à rallonge on dirait vu que j'ai déjà utilisé "Tout ça pour dire", "quoi qu'il en soit" et "bref". C'est mon problème ça, je sais pas raconter les histoires.

Je disais donc, que je ne n'allais pas m'attarder sur mes turpitudes sentimentales aujourd'hui mais raconter les étapes de ma nouvelle vie toute seule. Parce que sache lecteur, que je n'ai jamais vécu seule. J'ai vécu avec mes parents (et petits frères), avec ma colo-copine, avec mon mec et re colo-copine.

Voilà donc, le récit de ma première nuit dans 18m2.

22/07/2009

Première nuit dans mon appartement. Malgré ma grande fatigue, je me suis couché tard. Enfin, au moment d'éteindre la lumière, je me suis demandé à quel point cette nuit allait être éprouvante. C'est la première fois de ma vie que je vis seule. cette pensée amène avec elle un flot d'émotions contradictoires : euphorie, angoisse, confiance en l'avenir, angoisse, espoirs de changements, angoisse...

Pour cette première nuit, la température est élevée. J'ai laissé la fenêtre ouverte. Le rideau turquoise cache le passage entre chez moi et le monde extérieur. De là où je suis allongée, je n'aperçois que de hauts meubles menaçants flanqués de tours de cartons.
J'ai laissé la fenêtre ouverte pour apprivoiser les bruits de ma rue. Il est deux heures du matin.

J'entends d'abord des bruits de l'intérieur. A quelques mètres de moi, derrière ma porte d'entrée, mon voisin rentre chez lui. Je sursaute, mon œil s'ouvre. J'ai cru un instant que quelqu'un entrait chez moi. Je visualise. La porte de mon voisin qui jouxte la mienne. Je vois que la mienne est fermée, que la seule clé est ici, que le verrou est bien bouclé.
Puis viennent les bruits qui semblent venir de l'intérieur mais proviennent en fait du dehors. Expérience confusionnante.

Plus rien ne m'est familier. Des voix dans la rue. J'ai l'impression que ces gens sont tout près de moi. j'habite le quatrième étage et j'ai pourtant la sensation qu'il leur suffirait d'enjamber ma fenêtre pour être à mon chevet.
Des cris, de la musique, des bruits de moteurs, des sirènes de police, quelques rires. Cet endroit est bien aussi bruyant qu'il en a l'air.
Je me dis qu'en théorie toute cette vie qui grouille autour de moi est rassurante. Une autre partie de moi se demande si ça n'est pas plutôt sordide.
Tous ces bruits, tout ce mouvement. Et je suis là, couchée dans le noir.
J'allume la lumière. Je regarde autour de moi et les cris dans la nuit paraissent moins angoissés.

Dans la lumière crue, les murs blancs paraissent encore plus éclatant. La lampe, bleue, froide, fait exploser la couleur du verre posé à ses côtés comme un coquelicot.
Il faut que je me lève. J'observe les objets de mon quotidien devenir des taches de peinture verte, orange, bleue, rouge, violette jetées sur une toile vierge. J'aimerais avoir un appareil phot pour saisir ces associations heureuses. Je déplace des objets, les éclairages, j'imagine des cadrages.

Il est trois heures du matin. J'entends les voix étouffées d'une conversation dans l'appartement d'à côté. Je prends mon carnet pour écrire. Je me sens bien.
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