samedi 20 juin 2009

Soumise

Quand j'étais enfant, la rencontre avec l'éducation nationale a été une révélation. Un monde parfait. Avec des règles simples à respecter. Et la maîtresse. La maîtresse qui te félicite quand tu travailles bien. Je me suis jetée dans les bras de l'éducation nationale, je me suis jetée à genou devant la maîtresse. Emplie du profond désir de me conformer au modèle. Être l'élève modèle. Devenir son objet sans défaut, obéir à ses ordres, me soumettre à sa volonté. Fière d'être conforme. Un objectif simple, facile à atteindre et avec une récompense à la clé : être félicitée. Reconnue. Avoir ma place.

Quand j'ai rencontré le Garçon intelligent, je me suis retenue fort, fort, fort. Je me suis retenue de me jeter à ses pieds et de le supplier de faire de moi sa chose. Oui j'aurais rêvé d'être sa muse, le nourrir, le caresser, le sucer sur commande. Tout comme lui essayait de ne pas être dominateur dans ses relations, j'essayais de ne pas être soumise. Mais oui, quand je descendais à l'épicerie à 2h du matin pour acheter des Granolas et du Pago Cocktail Tropical, je souriais. J'étais fort aise. Attirée par la vie simple. Oublier ses propres désirs confus et complexes et se consacrer à ceux d'un autre. Si confortable.

7 commentaires:

  1. Mais au fond, tu n'es pas faite pour le confort...

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  2. Personne n'est fait pour le confort. S'installer confortablement, c'est arrêter d'avancer.

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  3. Laissons ce confort aux cons faibles ;-)
    Mais oui à la vie simple ! Car une fois qu'on sait démêler son propre désir dans cet enfer des autres, tout est moins compliqué. Enfin, moi j'en sais rien bien sûr, mais aspirer à cette sérénité me semble avoir du sens.

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  4. Et oui, exaucer les désirs d'un autre est tellement facile et valorisant, pour nous et pour l'autre en autres, que la recherche de ses propres désirs est... secondaire ? Ne pas (re)tomber dans ce schéma relationnel, dont le confort est indéniable, comme tu le dis et comme je le pense aussi, demande beaucoup d'introspection. Et il ne faut pas avoir peur de ce qu'on pourrait y trouver à la fin...

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  5. Et un jour, on se réveille et on se demande où on est passée bordel de merde et combien de temps on a passé à s'oublier... Qu'est-ce qu'il nous reste après?

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  6. Voilà comment j'ai pensé que les choses allaient évoluer... Voilà pourquoi on a vite arrêté les frais.

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  7. moi j'croyais que le confort de soi, était à la base de tout...
    être juste bien avec soi et emmerder les autres, la populace, les badauds, les incrustes... enfin les pov'types-filles!
    moi je dis VIVE LE CONFORT!!! et j'emmerde aussi les connes et les cons faibles! ;)
    vive les gens forts qui sont biens avec eux!!! ha bas la populace...

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