Saint-Denis, train de banlieue. Ligne H. Le ciel gris me plonge dans cette indétermination d'humeur, quelque part entre le blues et l'espoir de quelque chose. Des oreillettes du MP3 s'écoule sur la même longueur d'ondes un morceau de Metronomy. Je rêve à un type providentiel. Un Charles de Gaulle, un Lionel Jospin1 qui sortirait de l'ombre à l'appel du peuple pour nous sauver de nos luttes sans fin contre la pesanteur du sol social.
Epinay-Villetaneuse. Les lumières clignotent. Le synthé démarre son solo et le train accélère. Un immeuble de vingt étages à moitié effondré laisse à voir l'intérieur d'appartements en lambaux. Un peu plus loin, des enfants jouent au foot. A quoi rêvent les gens ? (Est-ce qu'ils pensent un peu comme moi ?)
Quel avenir nous sera promis au-delà du béton et des fleurs des champ à juvisy, Sarcelles, Maisons-Alfort ?
Il pourrait pleuvoir. Je rentrerai à Paris.
1 Vas-y rigole pas.