lundi 28 juin 2010

Pourquoi t'es venu alors que tu savais que j'avais envie de te voir ?

Salaud. Pourquoi t'es venu alors que tu savais que j'avais envie de te voir ? Je peux pas. Etre à côté de toi, te parler, te regarder. J'ai envie de m'enfuir en courant. C'est trop violent ce qui se passe dans mon corps. Ca semble clairement intolérable. Je vais partir d'accord ?
M'oblige pas à affronter ça. J'en tremble, tellement c'est difficile, de rester là sans bouger. Tu vois pas que je crève d'envie de me jeter sur toi ? J'ai des impulsions incontrôlables. Tendre ma main, toucher tes cheveux, coller mes jambes contre les tiennes, jeter mon visage sur le tien.
Je me demande un peu ce que ça te fait. Si tu me trouves belle.
Tout ça c'est ta faute. Tu savais que je serai là, t'es venu.
Tu savais que j'en avais envie. Pourquoi tu veux pas prendre la responsabilité de ce qui nous arrive ?

Mais on a parlé.
A côté de toi, nos regards parallèles, c'est déjà plus facile. Si je suis assise là, sans bouger, les mouvements dans mon ventre sont mieux contenus. Et avec la fatigue, tout ça devient plus supportable.
On a arraché nos mots à nos âmes fortifiées, à la nuit et aux bruits, à la Place de Clichy. Et puis il a fallu conclure. Moi j'avais toujours autant envie de toi. Je voulais te ramener chez moi. Tout prendre pour te mettre dans une boîte que je garderais tout le temps près de mon lit. Toi, ta bite, tes yeux et les trucs bizarres dans ta tête que je comprends pas. Tout ce que tu me donnes et ce que tu me refuses aussi. Je voulais de toi.
"Ca va ? - Non ça va pas. Va t'en."
Je rentre seule et la Place de Clichy me harcèle.
"Salut mademoiselle", une main sur ma taille, un type planté face à moi qui refuse de bouger et encore, "Hey Mademoiselle, tu vas où ?" Un moment j'oublie qu'il faut se taire. Baisser les yeux et marcher droit devant. "Hé connasse ! Je peux les faire voler tes lunettes ! Gros cul !"
Salopard. Mais serre les dents. Encore, encore. Marche droit devant. Baisse les yeux.

samedi 26 juin 2010

Séance

- Ca vous manque.
- Ca ? Non. Il me manque. Lui.

lundi 21 juin 2010

xoxo Sarah

Cher toi,
Je vais faire du mieux possible pour me retenir. Pour tenter de dégager dans ma tête ce qui peut t'être utile de ce que j'ai besoin de te dire.
IMBECILE. C'est fini IMBECILE.
Il serait malvenu de te répéter que moi aussi je suis malheureuse.
IMBECILE.
D'ailleurs de ça, tu t'en fiches. C'est pas le propos. Tu as ton propre ogre dévoreur d'âmes au fond du bide. Alors le vague à l'âme que je traîne du matin au soir, à côté, ça paraît bien supportable. D'ailleurs on va pas se mettre à se raconter l'un à l'autre combien on est malheureux à longueur de mails pas vrai ?
C'est fini. IMBECILE.
Qu'est-ce qui pourrait bien t'être utile ? A toi ? Pas de savoir que j'ai envie de te prendre dans mes bras et de te bercer comme un enfant jusqu'à ce que tu t'endormes en tout cas. Qu'est-ce que j'ai bien pu comprendre que tu n'as pas saisi ?
Pas que c'est fini. IMBECILE. Là-dessus, j'ai comme un doute.
Tu vois, je peux pas m'en empêcher, moi, de douter. Pour en arriver toujours à la même conclusion.
IMBECILE.
C'est parce que tu instilles le doute. Parce que j'ai pas de blog secret. Mais que toi oui.
C'est parce que je devrais pas laisser échapper certaines informations. Mais toi oui.
C'est parce que tu voudrais que je tiennes debout plutôt que de faire la cible mouvante. Mais tu bouges. Tu tires de là-bas. Tu envoies des SOS.
Mais c'est fini IMBECILE.
Cher toi, j'arrive pas à savoir trop ce que je voudrais te dire. Y'a une promesse non tenue dans mes yeux depuis toujours. Si tu reviens, j'annule tout.

mercredi 16 juin 2010

Lèche ma chatte, connard.

Les mecs vous m'agressez.
Toi, là. Ton opinion personnelle quant à la valeur de ma plastique, tu peux la garder pour toi. Je crois pas t'avoir sollicité sur la question.
Et toi. Pourquoi tu me racontes ta vie ? Tais-toi juste et bouffe ma chatte. Tes coups de bites m'ennuient déjà suffisamment pour pas avoir à en rajouter avec une logorrhée assommante. Baise. Fais déjà ça. J'ai très peu d'attentes te concernant.
Mais toi putain. Pourquoi tu te barres toi ? T'étais mon seul espoir. La seule bite active dans mon entourage qui soit rattachée à quelque chose qui se rapproche un tant soit peu du concept d'être humain. Tu peux pas t'en empêcher hein ? Dès qu'une jolie fille passe dans le coin il faut que tu tentes ta chance.
Je vous méprise tous.
Tout ce que vous pouvez avoir d'intéressant, vous le retranchez de votre puissance sexuelle. Tous ceux qui restent prêts à lever leur pénis, j'ai envie de leur péter les dents et de leur cracher à la figure.
Je vais retourner dans le gynécée. Là où on est bien. Là où on est toutes belles et drôles et intelligentes et intéressantes et sensibles.
Si tu veux me baiser, tu me trouveras au café avec les gonzesses. Mais steuplé tais-toi.

Maman

Nan maman. J'ai pas envie de te parler. Parce que je sais que tu vas tout entendre. J'aurai pas la force de te dire que ça va. Je sais que ça sonnera faux. Et au lieu de faire comme si, tu vas poser des questions. Je saurai pas quoi te répondre. Qu'est-ce qui va pas ? J'en sais rien qu'est-ce qui va pas moi. Tout. Rien. On s'en fout. J'ai pas envie d'en parler.
Avec une jolie robe et des faux-cils ça va. Donne-moi une bière ou deux, je pèterai le feu. J'ai plein de projets dont je pourrais t'entretenir. Mais non. Toi tu vas vouloir creuser, toi tu vas voir, tu vas entendre. Et je saurai pas quoi dire.
M'en veux pas si je réponds pas au téléphone.

lundi 7 juin 2010

Viens on sort ensemble.

Tu me trouves déjà cool.
Dans les débuts de notre relation, on serait pas encore investis et on parlerait beaucoup de cul. D'ailleurs c'est un peu ça que tu trouves cool chez moi. C'est facile de parler de cul, ça repose un peu, par rapport aux autres filles. Donc tu apprendrais pas mal de choses. Sur mes tendances sexuelles, les mecs qui me plaisent, mes relations passées.
Je te donnerais les grandes lignes.
Et puis on s'attacherait un peu. Ce qui te plaît chez moi, c'est mon côté libre, un peu rock'n'roll, et puis au pieu, ça passe tellement bien... Comme en plus je suis une fille intelligente, tu commencerais à penser que y'a vraiment moyen. De faire quelque chose de bien quoi. Etre un vrai couple. Juste en plus marrant.
Et là, tu poserais plein de questions, forcément, on parlerait beaucoup. Donc, moi, au fil de tes questions, je laisserais échapper d'autres indices et tu poserais plus de questions. Je sais pas cacher, je sais pas mentir, je sais pas sélectionner les informations pertinentes.
Très vite, tu finirais par presque tout savoir. De mes anciens amants, ce que j'aimais chez eux, comment ils me faisaient vibrer au lit. Comment l'acteur me faisait bander avec une phrase, comme le garçon intelligent me faisait jouir en cinq minutes, comment l'anglais était beau comme un dieu... Tous ces mecs donc... avec qui ça n'a pas marché. Le problème, c'est que toi tu retiendrais que l'exergue... Et par comparaison... tu te sentirais un peu naze. Parce que tous ces trucs-là, tu sais pas les faire toi.
Et au bout d'un moment, tu te sentirais vraiment tout petit, tout le temps, et moi... je te dirais tout le temps que je t'aime mais t'y croirais moyen...
Et tu te dirais que pour une fille soumise, je t'ai quand même bien broyé les couilles.
Viens, on sort ensemble. Si t'es cap.

dimanche 6 juin 2010

Ouvrez grand !

Avant ma bouche était souvent ouverte.
Pour sucer ta bite, forcément. L'engloutir du mieux possible, à la mesure du désir que tu provoquais en moi. Je voulais toujours t'avaler complètement. Ta queue, tes doigts, n'importe quoi, pourvu que ce soit toi.
Et quand on s'embrassait. Parce qu'on faisait ça salement, toujours, le plus salement possible, parce que c'était meilleur comme ça. La bouche grande ouverte alors et nos langues en lutte.
Et pour parler. Parler, parler, parler. S'expliquer, se dévoiler, se justifier, s'excuser, s'extasier, se raconter et parfois te dire que je t'aimais. Mais après je me retenais.
Et pour se disputer pas mal. Hurler, un peu. Au milieu de la nuit. Hurler, t'insulter. Et encore ensuite hurler, pleurer. Et tomber de fatigue. C'est épuisant de haïr si fort.

On ne se parle plus.

Et ma bouche est fermée. Elle me fait mal, tellement mes dents sont serrées. J'ai mal quand j'ouvre la bouche le matin quand je me lève. La dentiste me demande si je suis tendue. Je réponds que non, je me sens bien, tu sais madame, il fallait qu'on se sépare, y'avait pas d'autre solution. Et c'est bien comme ça. Mais j'ai pas dû tout prendre en considération.

jeudi 3 juin 2010

Séance

La tour Montparnasse se découpe sur le ciel bleu. Je suis debout. Je la regarde comme un paysage.
La séance d'aujourd'hui était plus longue que d'habitude je crois. Je n'ai parlé que de nous, ou presque. Nous deux et nos fantasmes insensés télescopés. La transparence qu'on désirait.
Et quand je regarde la tour Montparnasse qui se découpe sur le ciel bleu, je nous vois, nous. Main dans la main. Plonger dans la transparence du ciel bleu.
L'ivresse de la chute. La violence de l'atterrissage.
Et les larmes coulent sur mes joues mais je ne me sens pas, mal.
Le ciel est beau derrière la tour Montparnasse. Et j'ai toute la douceur de l'été pour comprendre ce qu'on a fait.