Depuis deux semaines, Paul-Emile avait
emménagé avec Géraldina. C'était un projet par eux voulu de
longue date. Paul-Emile avait pensé pouvoir bénéficier ainsi d'un
plus grand nombre de câlins. Et pour Géraldina, c'était bien
rassurant de pouvoir veiller sur son grand gaillard de Paul-Emile.
La routine s'était vite installée, au
bénéfice des deux protagonistes.
Quand Géraldina partait travailler,
elle recommandait toujours à Paul-Emile de ne pas se lever trop tard
et lui confiait une tâche à effectuer avant son retour – car
c'est ainsi qu'on responsabilise les garçon – comme passer le
balai, faire la vaisselle ou ranger le linge. Elle prenait garde à
ne pas lui en demander trop, afin qu'il aie toujours suffisamment le
temps de s'absorber dans ses jeux préférés (comme le développement
informatique) – car c'est ainsi qu'on permet aux garçons de
s'épanouir. Et c'est avec un sourire attendrissant qu'elle le
retrouvait chaque soir, absorbé dans l'élaboration d'un nouveau
logiciel destiné à sauver les données informatiques de l'humanité
des méchantes multinationales capitalistes et elle lui disait que
c'était bien – car il est bon pour les garçons d'avoir des rêves,
même s'ils se rendront compte plus tard que la vie c'est bien plus
compliqué que ça.
S'il avait bien travaillé, elle lui
préparait un bon petit plat avec du parmesan dessus comme il aimait.
Elle ne s'endormait jamais sans s'être assuré qu'il s'était bien
lavé les cheveux et brossé les dents – car les garçons sont
souvent tête en l'air. Alors ils se couchaient côte à côte et
s'endormaient paisiblement.
Un soir, alors qu'ils étaient ainsi
couchés tendrement enlacés et attendant le train du sommeil,
Paul-Emile se colla contre Géraldina et elle sentit dans son dos
durcir une érection. Son sang ne fit qu'un tour. Elle se retourna
vivement, le gifla et dit « Ah non ! Ce ne sont pas des
choses à faire à sa mam... euh... »
Et elle vit qu'il fallait qu'ils
parlassent d'un problème.