vendredi 17 juillet 2009

Ma madeleine empoisonnée

Il y a beaucoup de manières d'aller mal.

Depuis que j'ai quitté mon arrimage à l'Ex-homme-de-ma-vie, j'ai pu ré-expérimenter toutes les variations de la souffrance. De la tristesse au désespoir. Du vague à l'âme à l'angoisse. Du repli sur soi à la profonde détresse. Et certains recoins de la douleur que je ne pensais plus jamais visiter.

Hier soir, alors que j'écoute la pluie tomber dans la cour de mon immeuble, le bruit de l'eau qui coule dans les gouttières m'évoque des pleurs désespérés.
Le bruit de la pluie fait ressurgir à ma mémoire le bruit de mes pleurs convulsifs, de mes cris d'angoisse étouffés dans les draps. 15-11-2008. Une nuit à pleurer. Non pas juste pleurer. Hurler. Hurler silencieusement dans cet appartement qui est devenu ma retraite solitaire.
Il ne s'agit pas de tristesse mais d'une angoisse si forte qu'elle étreint le corps comme l'esprit. L'impression d'être transpercé, vouloir arracher sa peau, cogner sa tête dans le mur pour faire cesser les bruits. L'envie de mourir. Cette impression que l'âme enfle tellement qu'elle va faire exploser le corps. Le souhaiter. Pour qu'enfin cela cesse.
Comme si après des heures passées dans cet état insupportable, mourir était le seul soulagement possible.
Lutter. Lutter contre soi-même.

16-11-2008. Appeler. Appeler plus fort. L'autre partie de soi-même. Celle qui veille. Celle qui aime. Celle a qui il reste un peu d'estime de soi. L'appeler à l'aide pour faire taire cette voix qui dit que ce serait si agréable de se plonger dans l'eau chaude et de faire couler son sang jusqu'à s'endormir calmement.
La nourrir, souffler sur ses braises. La laisser prendre le contrôle. La laisser se moquer de ces fantasmes mélodramatiques. La laisser guider l'enveloppe de chair vibrante, palpitante, vers le bain chaud. Se calmer. Dormir enfin.

Survivre.

Puis aller voir son médecin pour se faire prescrire du Xanax.
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